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528                         LA R E V U E      LYONNAISE

récit, et captive facilement l'intérêt. Son ouvrage sera consulté utilement par le
voyageur désireux de porter à son tour ses pas au milieu de ces régions presque
primitives et où la curiosité, au dire des rares visiteurs de la Monlagne-Noire
se trouve éveillée à tous les pas.                      C H . LAVENIR,


      HISTOIRE DES MOLLUSQUES DANS L'ANTIQUITÉ, par M. ARKOULD
        LOCARD. Lyon. HenriGeorg, éditeur, 65, rue de la République, 1884, in-8,
       242 pp. avec planches,

   La Malacologie est une branche de l'histoire naturelle dont M. Locard se plaît
à faire,depuis quelques années, presque le principal objet de ses études, — ajou-
tons, — avec un véritable succès. Je ne saurais reproduire ici les titres de ses
nombreuses publications sur cette matière, disons cependant qu'il a donné suc-
cessivement au monde savant qui lui en a su un grand gré :La Malacologie lyon-
naise ou Description des mollusques terrestres et aquatiques de Lyon;—Note
sur les migrations malacologiques aux environs de Lyon ; — La description
de la faune ma'acologiqw       des terrains quaternaires  des environs de Lyon
et enfin sa belle et importante Etude sur les variations malacologiques    d'après
la faune vivante et fossile de la partie centrale du bassin du Rhône, en 2
vol. in-8 de 470 pp.
   Aujourd'hui, ce n'est pas précisément au point de vue de l'histoire naturelle
 que M. Locard publie sa nouvelle œuvre. Il a voulu voir quel rôle ont pu jouer
chez les peuples anciens, en remontant jusque dans les temps les plus primitifs,
les coquillages sous leurs innombrables formes, et son nouveau livre, appuyé sur
l'histoire, est presque un traité d'archéologie, ce qui ajoute encore à son intérêt.
Ce livre est divisé en cinq parties : 1° la Malacologie préhistorique; 2° la Ma-
lacologie saci'ée ; 3° la Malacologie scientifique ; 4° la Malacologie économique, et
5° la Malacologie symbolique.
   Aux temps préhistoriques, c'est-à-dire à ces âges si lointains de l'histoire de
l'homme que l'esprit se perd dans leurs ténèbres et ne saurait y établir une
chronologie exacte, le mollusque rend les plus grands services aux peuplades
maritimes pour leur alimentation. La preuve de ce fait a été démontrée d'une
manière incontestable par les récentes fouilles exécutées dans les        Kjokkenmod-
digns ou amas considérables do coquilles consommées sur les rivages des mers du
nord de l'Europe et ailleurs, par les troglodytes. Du reste, par ces fouilles, on a
pu reconnaître que ces mêmes peuples venus, sans doute, de l'extrême Orient,
berceau de toutes nos races, se sont servis des plus beaux coquillages des mers,
pour en faire des parures, des colliers, des bracelets, des pendants d'oreilles,
et même, croit-on, des amulettes, comme le fait encore aujourd'hui plus d'une
tribu sauvage.
   Tout cela a été dit et publié dans de nombreux ouvrages, et forme une nouvelle
et très intéressante page de l'histoire de l'homme, de ses habitudes, de ses
mœurs et presque de ses croyances, puisque la présence d'amulettes dans les
amas de débris de coquillages, semble indiquer l'idée d'un génie du bien ou du
mal ou d'un Etre supérieur. Partant de ce fait bien acquis, M. Locard a fait un
pas plus en avant, et c'est en cela que se trouve le vrai mérite de sa nouvelle
publication, il a voulu savoir si certains coquillages ne sont pas ou n'ont été pour
quelques peuples, le symbole d'une divinité, objet de leur culte. Pour cela, natu-