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       UN R É F O R M A T E U R AU DIX-SEPTIÈME SIECLE               453
portant de la main gauche la croix bénédictine, et montrant de la
main droite les règles de son ordre.
   Après la mort de Tilly, ce prélat semble s'être attaché à Wal-
lenstein, car il assista à la bataille de Lùtzen. Il se tenait à cheval,
en dehors des lignes, observant avec anxiété toutes les péripéties
du combat. Lorsque les Croates de l'Empereur reculèrent devant
les Suédois, l'abbé, qui hésitait encore à prendre la fuite, fut tué
par une balle venue on ne sait d'où (16 novembre 1632). Son corps,
mis dans une litière, fut emporté avec celui de Pappenheim. On le
déposa d'abord à Chemnitz, puis à Prague, enfin à Ratisbonne où
il fut enseveli dans le couvent de Saint-Emmeran. On le trans-
porta plus tard à Fulda.



    Après la mort de Jean-Bernard, quelques moines non réformés,
l'éfugiés à Cologne, élurent pour abbé le prieur de Pétersberg,
Adolphe de Hoheneck , les bénédictins réformés votèrent, de leur
côté, pour Baltram, prieur de Siegbourg. Aucun des deux candidats
n'ayant obtenu la majorité, le nonce Carafa, sur l'ordre du pape
Urbain VIII, désigna, comme abbé, Adolphe de Hoheneck. La poli-
tique n'avait pas été étrangère à cette détermination. Hoheneck,
en effet, était le candidat des bénédictins nobles, Baltram celui
des bénédictins bourgeois, et le Pape savait que le candidat des
 nobles serait seul soutenu par les princes de l'Empire.
    Après la victoiredes Impériaux à Nordlingue (6 septembre 1634),
 Hoheneck, le nouvel abbé, put prendre possession de ses États.
 Mais dès l'année suivante, il dut les quitter et se réfugier chez le
 prince-évêque de Wiïrtzbourg, Franz de Hatzfeld. Il était en mar-
 che pour rentrer dans ses états, lorsqu'il mourut à Hamrr.elbourg,
 le 15 février 1635.
  Il eut pour successeur : Georges de Neuhof (2i février 1035),
que les princes de l'Empire appuyèrent, et qui put occuper ses
états et mourir en paix au château de Fulda (25 janvier 1644);
puis Joachim de Gravenegg. Ce fut pendant le règne de ce dernier
abbé, que fut signé le traité de Westphalie. Il conserva ses états,
en vertu de ce traité, y maintint le catholicisme, et y réalisa les
réformes que Jean-Bernard avait plutôt préparées qu'accomplies.
      MAI   1884. -   T.   VII                                  29