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402                         LA R E V U E        LYONNAISE


             A MOUN CAR AMIC                                A MON CHER AMI

        PAUMARIETOUN                                     PAUL MARIÉTON
P É R LA M O R T DE S O U N P A U R E F R A I R E   POUR L\ MORT DE SON PAUVRE FRÉBK

La vida adralia ver la mort,                           La vie s'achemine vers la mort, —
E la mort à la renaissença :                        et la mort à la renaissance- — Une
                                                    finît l'autre commence. — Voilà la
Una finis, l'autra acoumença :
                                                    loi, voilà le sort ., —
A qui la lèi, aqui lou sort..,

T r e que la terra, nosta maire,                      Dès que la terre, notre mère, —
                                                    aura saisi sa part, hélas! —Ce qui
Aura sarrà sa part, pecaire !
                                                    est de là-haut, aussitôt, — renaîtra
Ço qu'es d'eu amount-daut, tantléu,                 infiniment plus beau ; —
Regreliara mai que pus béu ;

E tant que d'aquesta vidassa                          Et tant que de cette triste vie —
Draliaren lou earrau bistort,                       Nous sillonnerons le sentier tortueux
                                                    — essoufflés, découragés, —le front
Afalenas, près de mau-eor,                          penché, l'âme attristée,—
Lou front aclin, l'ama tristassa,

Lou paure, que tant planissen,                        L'infortuné que nous plaignons
Vieura dins nosta soubenença,                       tant, — revivra dans nos souvenirs,
Em sa courouna de Jouvença,                         — avec sa couronne de jeunesse,—
                                                    toujours beau et souriant.
Toujour bêlas esourisen.
                                                       Lansargues (Hérault) 10          S3.
                      A.   LANGLADE        '.




                LI VERS                                         LES VERS
      A WILLIAM BONAPARTE-WYSE                         A WILLIAM BONAPARTE-WYSE

Lou pouèto es un jas que mino                         Le poète est un foyer qui bout —
Quand s'aprèsto à bandi si cant;                    lorsqu'il s'apprête àlancer ses chants ;
Lou pouèto, aco se devino                           — le poète, cela se devine — ainsi
                                                    que l'on devine un volcan.
Coumc se devino un voulcan.

I'arribo pièi qu'a si tempouro :                      Il lui arrive aussi d'avoir ses temps
L'Etna toujour noun restountis. •.                  calmes : — l'Etna ne retentit pas
                                                    toujours.. — Et le poète rit et pleure
E lou pouèto ris e plouro,                          — et le poète pleure et rit.
E lou pouèto plouro e ris.
                                                       De son coeur ne s'échappent pas
De soun cor trais pas que de flamo,
                                                    q;ue des flammes, —il répand parfois
De plour largo pièi de tourrènt

   1
     Au moment ou nous imprimons ces lignes nu affreux malheur vient de frapper
noire ami, Il a perdu hier son fils aîné, à peine âgé de 2o ans. Qu'il reçoive ici le
retour de nos sympathies douloureuses.                                  P. M.