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                 PHONETIQUE, VOYELLES TONIQUES                                             387

suit ne se prononce pas :
  Fer(i)t = fkJr(t) l , il frappe (Rive-de-Gier) ;          Serv(i)t = siart, il sert,


   27. E ouvert, suivi de yotte(c, g, i, j), = 1 2 .
Pejus = pi(s), pis;                             •' ex (secs) — si(x) (Graponne);
Légère = lire ou 1ère, lire ;                   Nec = ni.
Deeem = di(x) ;
   2. La triphtongue, qui s'est réduite généralement à i, est restée cependant à
l'état de diphtongue dans lectum = lie(t), lit, forme qui n'a pas change depuis
que Marguerite d'Oyngct l'employait au treizième siècle. Elle a également per-
sisté dans le dérivé chalie (t), bois de lit, et dans .«ex == skiî (Morn. l sic' (R. de G.).
   3. Sequere = sègre (partie, segu) est emprunté au provençal.


  28. E ouvert, en hiatus latin ou patois avec la voyelle sui-
vante, = I 3 , et l'accent, dans ce cas, se transporte sur la seconde
voyelle :
Ne(b)ula = niôla, nuage;         Le(p)orem — liwra, lièvre;           Deum = Liu, Dieu
  Remarque.     ARive-de-Gier,Deum adonné Dzo.


   29. E, 4 plus nasale (m, n) non suivie d'une voyelle, = I N :
Rem — ren ~> (pron.         ri»), rien:          Serpentem = sarpm(t), serpent;
B e n e = hen (pron. hin), bien;               Dentem = di»(t), dent;
Ventrem = vintro, ventre ;                     Frumentum == fromm(t), froment;
Dies Ven(e)ris = diviwdro, vendredi;           Sementes = essemiw(s), graines pour
Prendere = pi-indre, prendre, -                . semences.
Rendere = ri«dre, rendre;                      Novembrera = novimbro, novembre;
Sentere == sirttre, sentir;                    December = decimbro, décembre;
Argentan = argin(t), argent:                   Dies domeni(c)a = d i m m g i , d i m a n c h e .

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     Par analogie, Rive-de-Gier a fait l'infinitif flardd, mais Riverie dit Ûerdre, et
Rive-de-Gier lui-même dit servire == sarve et non siarve'.
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     Cet i est le fruit de la résolution de la diphtongue. Dans pejus = pis, g bref =
ie • j = i ; donc e plusj = iei. Cette triphtongue, imposssible à prononcer en
français, s'est résolue en i. Même phénomène dans notre patois,
   3 Phénomène analogue à celui signalé au n° 16, a propos de te(g)ula = tiowla.
Prenons ne(bjula : On ne pouvait commodément prononcer ni-e-u-la. La triphtongue
s'est réduite à iô. 0 n'est pas ici le produit direct de u (u bref, d'ailleurs, = o et
non ô), mais il est le produit de e bref influencé par u, qui a donné jeu, puis iô et
enfin iô. Voici les transformations probables : = nebula = niebula= nieula =môla.
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      Je crois impossible de déterminer la quantité de E plus nasale, plus consonne
dans certains mots. Mais dans le plus grand nombre des mots cités, E est bref, et il
est à espérer que la nasale leur a fait à tous le même sort.
    s Je suis l'orthographe de tous les patoisants.