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CAUSERIES NIÇOISES i L E S DEUX JUMELLES Toute politique à part, il faut avouer que la France a fait, il y a vingt ans, deux bonnes et aristocratiques acquisitions :. le duché de Savoie et le comité de Nice. Le duché de Savoie : c'est-à -dire un coin dans les Alpes et un côté du lac Léman ; le lac du Bourget et le lac d'Annecy, par-des- sus le marché ; de coquettes et avenantes petites villes, comme Annecy, Chambéry, Aix-les-Bains, Marlioz, Amphion et Évian l'enchanteresse. Le comté de Nice : c'est-à -dire un morceau de Méditerranée et de ciel bleu, à ajoutera notre vieille Provence; des oliviers, des oran- gers, des citronniers, des palmiers; une nature merveilleuse ser - vant de cadre à une des villes les plus agréables de l'Europe ; quel- que chose comme le Baïes ou le Pouzzoles de la France. C'est un fait positif que mieux nous sommes logés, et plus nous aimons à sortir de chez nous. Le pauvre diable, qui n'a qu'une mauvaise mansarde dépourvue des ustensiles les plus indispensables, n'a pas l'idée d'en sortir pour aller ailleurs chercher de nouvelles misères. Mais le riche, qui occupe à lui tout seul un riche apparte- ment, quelquefois un palais entier ; celui-là éprouve, au moins deux fois par an, le besoin invincible de transporter son home dans une