Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                      LE JEU DES RIMES 1

        Si vous passez par là, venez dans ma maison,
        Le pampre sur la porte indique mon blason ;
        Ni murs, ni grilles, rien qui marque la prison !
        On respire à l'entour un air de floraison,
        Mes beaux oiseaux chanteurs ont le diapason.

        Le pampre sur la porte indique mon blason.
        Je n'y connus jamais la mauvaise saison
        Soit aux jours de la neige ou de la fenaison :
        L'amour est un dictame et la haine un poison,
        Voilà pourquoi l'amour y tient sa garnison.

        Ni murs, ni grilles, rien qui marque la prison !
        On n'y cultive pas les patates, mais on
        Y cueille des bouquets et des fruits à foison ;
        La nature est mon livre ouvert sur le gazon,
        L'amoureuse y répand l'or vif de sa toison.

        On respire à l'entour un air de floraison,
        La folle du logis m'y chante l'oraison

  1
    L'auteur toujours jeune du Quarante-unième      Fauteuil veut bien nous commu-
niquer une pièce détachée d'un volume de vers qui doit paraître prochainement.
Nous sommes heureux d'offrir à nos lecteurs cette page inédite du poète char-
mant qui fait revivre chez nous les grâces légères du dix-huitième siècle.