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342 LA R E V U E LYONNAISE plus tard acquis par M. de Villemessant.En 1877, avec la statue du Châtiment, traduite en marbre, revue, corrigée et" devenue le Remords, il envoie une grosse tête do chien en bronze. Droite, bien plantée, elle fait songer aux créations humoristiques de Granville, car, malgré son exactitude et sa ressemblance matérielle avec le modèle vivant, ce dogue rappelle plus d'un visage humain. Peut-être est-ce l'attitude imaginée par l'artiste qui produit cette illusion. Ce bronze est encore dans l'atelier d'Amy. En 1878, lors de l'Exposition universelle, nous retrouvons notre sculpteur, au Champ-de-Mars, avec le Remords déjà cité et, au Salon, avec'deux envois : Y Enfer, un damné aux traits contractés et terrifiants, grand buste en terre cuite, et un projet de monument à M. Thiers. La composition symbolique de ce monument est originale; Thiers est couronné par l'Histoire et par la Renommée; celle-ci est représentée en costume d'un bel effet pittoresque, un peu renaissance. Le sculpteur tira de ce projet un buste que l'Evénement donna en prime à ses abonnés. L'original, dit ce journal, a été modelé dans la chambre même de Thiers; il ne saurait y avoir de meilleur document sur le défunt. L'artiste s'est inspiré des conseils de Mme Thiers ; il est arrivé à produire un buste d'une grande ressemblance où toutes les finesses delà figure 8e retrouvent avec une rare perfection. Au salon de 1879, Amy expose un buste en terre cuite de Basile, incarnation de la calomnie. Ce buste lui avait été com- mandé par le Figaro ; il a été placé dans une salle de l'hôtel de la rue Drouot. Au même salon figurait un fin médaillon, représen- tant le profil délicat et pur de deux fillettes, et destiné à un tombeau en marbre, exécuté pour le cimetière d'Avignon. En 1880, Amy envoie deux bustes, le buste en marbre de M. de Villemessant, fait en collaboration avec Boisseau et le buste de Martin, de Nîmes, le diseur de fables célèbre dans tout le Midi. Ce buste superbe, d'une expression et d'une" vivacité de phy- sionomie merveilleuses, animé d'un beau rire clair, large et fin, a été acquis par la Société des Félibres de Paris et offert à Martin en témoignage de sympathie et d'admiration. On peut voir le beau buste de M. de Villemessant dans la salle des abonnements du Figaro. Il est d'un grand caractère.