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                        UN SCULPTEUR F E L I B R E                      329

    heureusement, il mourut, deux ans après cette entrevue, avant
    qu'Amy eût terminé ses études.
        Il nous a été doux de parler ici de ce noble et bon vieillard dont
    le souvenir est resté tendrement cher à son protégé. Nous lui
    souhaitons beaucoup d'imitateurs
        En même temps qu'il travaillait chez M. Bonassieux, Amy fré-
    quentait l'atelier de M. Dumont qu'on venait d'ouvrir à l'Ecole des
    Beaux-Arts ; il s'était fait inscrire aussi à l'Ecole des Arts déco-
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     ratifs. Il fut admis à l'Ecole des Beaux-Arts, en 1864. Cette
    même année, M. de Nieuwerkerque voulut réorganiser l'École. Il
    prit une mesure qui a exercé une influence fâcheuse sur l'avenir
    d'un certain nombre d'artistes; il mit à ving-cinq ans la limite
    d'âge pour les concours relatifs aux prix de Rome, limite qu'on a
    remise depuis 1870, mais trop tard pour toute une génération d'ar-
    tistes, à trente ans, comme auparavant.
        Amy qui venait d'atteindre sa vingt-cinquième année, perditainsi
    tout espoir d'arriver par cette voie. Il dut tourner dès lors, son
    ambition et ses efforts du côté du Salon.
        La pension de mille francs qu'il recevaitde sa ville natale, s'était
    augmentée d'une somme de 500 francs que lui votait, chaque
    année, le Conseil général des Bouches-du-Rhône. Il loua un ate-
    lier.
        Pendant quatre ans, son temps se partagea entre l'École et cet
    atelier. Au salon de 1868, il envoie une grande figure : Le Châ-
    timent et un bas-relief considérable : La Muse de Ponsard.
    C'était la première fois qu'il exposait. Il eut une médaille.
        Ce succès l'enhardit. Il offre le bas-relief à la ville de Tarascon
    qui l'a placé dans la salle des réunions du Conseil municipal et il
    vend la statue à l'Etat. Cette statue qui a figuré, en marbre, au
    Salon de 1877, sous un nouveau titre : Le Remords, a été donnée
    en 1879 à la ville de Lunel, parle ministre des Beaux-Arts, sur
    la demande du député de l'Hérault, M. Ménard-Dorian. Elle se
     dresse sur la promenade publique de la ville, le Parc. C'est une
     sombre vision, prise à l'Enfer de Dante et incarnant, avec un
     grand sentiment dramatique, une des formes les plus populaires de
     l'expiation.
         En juillet 1868, notre sculpteur se maria. La pension qu'il re-