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                  UN SCULPTEUR FÉLIBRE

                              AMY

   Si, de nos jours, un émule de Diogène voulait aller à la découverte
d'un homme, c'est vers les ateliers de la plupart de nos sculpteurs
qu'il devrait diriger les feux de sa lanterne. Là, en effet, s'écou-
lent les existences les plus héroïques peut-être de notre époque.
« Pour être et pour rester sculpteur, écrit M. Gherbuliez dans un
curieux feuilleton du Temps, du 20 juin 1872, le talent ne
suffit pas, il faut du caractère. » Voilà pourquoi, dans cette étude
sur le sculpteur Amy, nous allons parler de l'homme presque
autant que de l'Å“uvre. On verra que l'un et l'autre sujet offrent
un égal intérêt, rare et profond, et même, si notre sentiment ne
nous trompe pas, on pourra, pendant quelques instants, respirer
une atmosphère morale aussi salubre que l'était l'air de TAttique
à l'âme des Athéniens.



   Amy est né en 1839, à Tarascon, le Tarascon de Provence, que
Tartarin, le héros d'Alphonse Daudet a doté d'un amusant renom.
Dans YArmana Prouvençau de 1873, Mistral a, d'un style pit-
toresque et avec une simplicité exquise, noté, nous pourrions dire
chanté l'éveil de la vocation artistique chez l'adolescent. Voici cette
délicieuse page de prose dont M. Marius Roux s'est inspiré pour
écrire, dans le Petit,Journal, un charmant article, spirituellement
    AVRIL 1884.   — T. VII.                                     21