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              CLAUDE-FRANÇOIS MENESTR1ER                          289
 donna en mariage sa fille Thalie, laquelle, selon l'expression d'un
 célèbre bibliophile, « devint la mère d'une nation tout entière d'il-
 lustres typographes », dont entre autres, Robert Estienne. C'est à
 Lyon, sans doute, que Josse Bade apprit à connaître les jeunes
 Lyonnais, auxquels il dédia, en 1500, son édition d'Horace ; leurs
 noms ont été malheureusement latinisés selon la mode du temps,
 mais ils devaient appartenir aux plus nobles familles. Le souvenir
 de ces familles, comme les Villeneuve, les Porte, ne s'est môme
 pas encore perdu. D'après le P . Menestrier, Josse Bade était en-
 core à Lyon en juin 1501; c'est donc de cette ville qu'il aura
 adressé sa lettre à ses jeunes amis qui suivaient alors les écoles
 de Paris, faute de trouver encore dans celles de Lyon, le savant
 enseignement qu'on y avait donné jadis. Toutes les familles étaient
obligées, à cette époque, d'envoyer leurs enfants à Paris, à Toulouse
et «au delà des monts ». Ces écoliers furent-ils tous sages et stu-
dieux? On pourrait en douter, si nous en croyons Champier. « Ces
 escoliers, dit-il, au retour de l'estude, au lieu d'ung livre et de
science, ne rapportent souvent qu'un couteau ou rapière à leur
ceinture pour ribler. »
    Les jeunes amis de Josse firent exception, il faut le penser du
moins. Ce dernier ne resta cependant pas à Lyon ; en 1512, on le
voit fonder à Paris une imprimerie d'où sont sorties beaucoup
d'éditions estimées, et il publia aussi divers ouvrages non sans
mérite.
    La découverte de l'édition d'Horace n'est donc pas sans intérêt
pour les Lyonnais, et, pour ma part, j'ai remercié déjà réminent
M. LéopoldDelisle delagraciense attention qu'il a eue de me donner
la primeur de la nouvelle de cette trouvaille. Du reste, quel trésor
caché ne sait-il pas exhumer et mettre dans une vive lumière? Ces
derniers temps aussi, il a su rencontrer aux Archives du Vatican
le premier registre de nos archives nationales, et voici en quels
termes en parle M. H. Omont :
    « On sait que le premier registre de Philippe-Auguste, le Régis-
iï'um velerius des anciens inventaires, sorti du trésor des chartes
depuis le commencement du dix-septième siècle, est aujourd'hui
conservé à la Bibliothèque vaticane dans le fonds Ottoboni, u° 2706;
c'est le registre A du Catalogue des actes de Philippe-Auguste     de