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CLAUDE-FRANÇOIS MENESTRIER 270 a aussi le mérite de compléter le beau travail de M. Àllutqui a rendu aux lettres le service important de nous faire bien connaître le cé- lèbre jésuite, une des gloires de Lyon, de l'étudier sous tous les aspects de sa prodigieuse érudition et de son esprit si ingénieuse- ment inventif, et de marquer la place qu'il a droit d'occuper parmi les savants de son temps. Remercions donc vivement Mme Renard du soin pieux qu'elle a mis à ne pas laisser inachevé un monument aussi considérable que celui que son mari s'est plu à dresser si laborieusement, et d'avoir chargé un savant, tel que le digne P. Sommervogel, du soin d'en poser les dernières pierres. Je ne parlerai pas de la perfection matérielle de ce catalogue qui l'orme un volume grand in-octavo de 140 pages de texte, avec une Introduction de six pages, en caractères elzéviriens, sur papier Hollande, tiré à 350 exemplaires, et imprimé avec cette supériorité que M. Pitrat sait montrer dans tout ce qui sort de ses actives et belles presses. Ce volume ne se rencontrera pas dans le commerce. Mmo Renard en fait largesse aux amis de son mari pour lesquels il sera précieux à plus d'un titre, comme dernier souvenir d'un homme de bien et d'un lettré qui avait la noble passion de l'amour de la science et de son pays. Mais le savant P. Sommervogel, qui connaît si bien toutes les illustrations de sa Compagnie, ne voudra-t-il pas ajouter un jour encore quelques pages à ce catalogue? Le P. Menestrier n'était pas seulement un écrivain supérieur, il était aussi bibliophile et archéo- logue. Tout en donnant ses soins à la Bibliothèque du collège delà Trinité, dont il a eu longtemps la garde, il s'était formé aussi une collection particulière de livres, qu'il a laissée à son ancienne Mai- son de Lyon, en mourant à Paris le 21 janvier 1705. Sur plus d'un de ces volumes, on lit encore ces mots : « Donné au collège de Lyon de la Très Sainte Trinité par le P. Menestrier »; ou ces ligues : « P. P. Claudius Francisons Menestrier Societatis Jesu Biblio- thecam collegii Lugdunensis S. Trinitatis pio hoc munere lo- cupleiavil. Il serait donc intéressant de connaître, avec une cer- taine précision, en quoi consistait cette collection remarquée de son temps, dont le départ pour Paris fut regrette à Lyon, et que le col- lège de la Trinité s'empressa de l'éclamer à la Maison de Paris dès qu'il connut le décès de son ancien bibliothécaire. L'histoire de la