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                   CLAUDE-FRANÇOIS MBNESTRIER                        277
vue littéraire et historique, qu'au point de vue bibliographique ; il
a surtout négligé la description matérielle des volumes qu'un
bibliophile recherche toujours avec intérêt, je dirais même
avec passion. Mais M. Renard comptait sans la mort, et il n'a pu
donner, dans la Revue lyonnaise, qu'une partie de ses notes. Un
heureux hasard les a fait passer sous les yeux d'un savant religieux,
le P. Sommervogel, lequel s'est imposé la lourde et belle tâche de
faire la bibliographie des Å“uvres de tous les membres de son illustre
compagnie. Des relations de la plus agréable confraternité littéraire
s'établirent entre eux. Le P. Sommervogel s'empressa de commu-
niquer à M. Renard les notes qu'il avait recueillies de son côté,
dans le but de perfectionner l'estimable ouvrage de M. Allut, et
un certain nombre de renseignements nouveaux; mais ce commercé
plein de charmes, et qui leur rappelait celui des érudits du vieux
temps, a été brusquement interrompu aa mois d'octobre 1882.
« La mort m'enlevait, nous apprend le P. Sommervogel, celui qui,
non content de voir en moi un simple correspondant de hasard,
faisait, dans sas derniers jours, appela mon amitié pour l'aider,
par mes encouragements, à briser plus facilement et plus chrétien-
nement les liens qui l'attachaient à la terre. »
   11 était à craindre que les notes si patiemment recueillies par
M. Renard restassent inachevées et inconnues. Mais la compagne
dévouée et tendre de toute sa vie a eu la noble pensée de sauver de
l'oubli ce précieux travail, et d'assurer sa publicité en faisant appel
à l'amitié et au grand savoir du P. Sommervogel; elle ne pouvait
s'adresser mieux, Son appel a été écouté avec empressement et joie;
 « Du reste, nous dit cet éminent religieux, ma tâche était facile ;
nous nousen étions souvent entretenu dans nos lettres; ilm'exposait
 son plan, me tenait au courant de ses nouvelles découvertes, de ses
espérances de fureteur ou de ses craintes de ne pouvoir rencontrer
 telle ou telle plaquette obstinée à rester dans l'ombre. De mon côté,
je lui signalais quelque mine inexplorée, je partageais ses joies, je
 relevais son courage ». Mais ce travail était-il aussi facile que ledit
 le P. Sommervogel avec trop de modestie? Il y avait, en effet, des
 articles à classer dans leur ordre chronologique, des éclaircisse-
 ments à donner sur tel ou tel point, quelques détails de plus à ajou-
 ter ici et là, et enfin une Introduction à mettre au livre. Quiconque
      MARS 1884.   — T, VII.                                    18