Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
       FANTAISIES NIÇOISES


                                   I
                         M ADRID A NICE


   Si je voulais faire à feu Corneille, de tragique mémoire, la mau-
vaise plaisanterie d'accommoder à une sauce nouvelle un de ses
vers, déjà tant de fois resservi par mes fantaisistes confrères, mes-
sieurs les journalistes, nouvellistes, publicistes, courriéristes, feuil-
letonnistes, et autres docteurs es copie à la ligne, à l'article, au
mois et à l'année ; je dirais, après avoir pris un air convaincu et
fait le geste ample et engageant dont Quintilien recommande
l'usage aux orateurs :
           « Madrid n'est plus à Madrid, mais à Nice. »
   Non contente, en effet, je ne dirai pas de renfermer dans ses murs
(car Nice n'est pas encore,grâce à Dieu! — comme les villes d'Alle-
magne, — entourée d'une triple ou quadruple enceinte de fortifica-
tions), mais de loger dans ses hôtels, dans ses villas, dans ses pa-
lais, — ce qui est infiniment plus réjouissant et plus confortable, —
des gentlemen et des ladies de ira los montes, tous Espagnols de
la bonne marque, hidalgos pur sang, et compatriotes authentiques
de Galderondela Barca, Don Quichotte, et autres Senores oabal-
leros dont le nom se termine en a; non contente d'avoir, — à l'ins-
tar de Madrid, —un Prado... à Marseille, et une Armeria real...
à Turin; Nice possède, à Nice même, des arènes pour les courses
 de taureaux, sorte de cirque, vraie et solide plaza de toros, dans