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250                 LA REVUE      LYONNAISE
faire, à ne garder de l'œuvre accomplie que ce qui est digne
de souvenir. C'est pour quoi nous n'avons pas cru pouvoir
nous refuser a faire connaître de la façon la plus abrégée les
artistes et les maîtres de métier qui ont travaillé à Lyon.
Nous déférons au vœu que la Société de l'Histoire de l'Art
français a exprimé plusieurs fois, et nous présentons aujour-
d'hui la suite des sculpteurs que nous avons rencontrés à
Lyon depuis le quatorzième siècle jusqu'au dix-huitième. Beau-
coupv de maîtres du dix-septième et du dix-huitième siècle
manquent à notre liste ; ce sera l'œuvre de plus patients que
 nous de combler ces lacunes.



   La figure, imago, a été faite de deux façons, par le dessin
et par la sculpture. Les anciens appelaient le peintre et le
sculpteur de même nom, imaginarius        : imaginier peintre, ima-
ginier modeleur, comme on le voit dans cet édit que Dioclétien
publia en 301 et dont on a découvert un exemplaire gravé sur
marbre dont les ruines de Stratonicée, en Carie. Chose singu-
lière : dix siècles plus tard, au temps de saint Louis, on retrouve
le même nom, le même application de ce nom à tous ceux qui
exerçaient les arts du dessin.
   Il y avait, à Paris, dans la seconde moitié du treizième siècle,
une communauté de « paintres et taillières ymagiers ». Les yma-
giers paintres avaient leurs règlements, les ymagiers           tail-
leurs avaient aussi les leurs. Etienne Boileau, le prévôt des
marchands, a fait enregistrer ces divers règlements. Deux siècles
après, en 1496, la séparation, des deux métiers était, à peu près
accomplie, quoique les peintres et les sculpteurs fissent encore
partie de la même corporation, comme on le voit dans les statuts
de la communauté lyonnaise que Charles VIII confirma à Lyon
en 1496. A cette époque, les y mages de bois et de pierre (il
s'agit de sculpture) étaient toujours peintes, et les statuts de
1496 contiennent à cet égard des prescriptions sévères.
   Plusieurs maçons, même des maîtres d'œuvre, étaient en même
j.emps sculpteurs. Jean Roux était, au quatorzième siècle, maître
maçon et imagier de Notre-Dame de Paris.