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232                  LA REVUE LYONNAISE
du pâle soleil de novembre. C'est là une bonne étude, savamment
peinte par un artiste consciencieux et habile.
    M. ROMAN cherche sa voie. Il voit dans la nature un laboratoire
où, sur les moindres aspérités, la lumière joue et se décompose en
ces couleurs brillantes où dominent le rose, le vert, le bleu, et le
jaune. Sa peinture est cimeuse à étudier de près dans la recherche
laborieuse du pocédé même qu'emploie le soleil pour nous donner
la sensation des couleurs, a Qui cherche trouve», dit le proverbe;
M- Roman, qui est un chercheur, trouvera un jour la véritable
forme de son talent, en progrès dans la Lecture sur la plage.
    II est curieux de comparer entre eux les procédés qui constituent
la manière de chaque artiste. Celle de M. PELOUZE est, sinon la
meilleure, au moins parmi les bonnes. Les paysages de cet artiste
ont un grand charme d'unité et de poésie. Ils ne sont pas
compris et appréciés de tous, mais dans leur gamme sourde et
voilée, les paysages de M. Pelouze ont un irrésistible attrait de
vérité.
    J'aborde maintenant quelques marines, et au premier rang, je
 mets l'Arrivée des barques de pécheurs à Schvennigue (375),
 de M. Mesdag. Sur la mer calme, reviennent au soir de nom-
breuses barques, comme un vol de colombes qui revient à son nid.
 Les qualités de composition, de couleur, de ce tableau sont bien
 supérieures à son second envoi, La Nuit, oeuvre estimable, d'un
 faible intérêt, malgré ses qualités d'exécution.
    M. Calame (Arthur) porte vaillamment un nom illustre; sama-
 rine au Cap St-Ampeglio est une belle et bonne page, d'un effet
 puissant. On voit la mer fouettée par la tempête, et l'impression
 que l'on en reçoit est très proche de celle que donnerait la nature
 elle-même. Citons encore deux bonnes toiles de M. WEBER ,
 Bateaux de pêche français et hollandais, le ravin plein d'orage de
 M. ALBERT Gos (260) et les falaises grandioses de M. EYMIEU(198)
 et j'aurai cité, sauf erreur ou omission, les paysages les plus
 remarquables ou tout au moins les plus remarqués du salon.
    Il serait trop long de parler des aquarelles, de gouaches, et ce-
 pendant M. RAVIER, M. BESNARD, ont envoyé dans ces genres
secondaires, des œuvres distinguées ; — des gravures et il y a
un petit cadre de M. BRUNET (86) très intéressant et digne d'éloges;