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214                   LA REVUE LYONNAISE
sophe ancien, devant qui l'on niait le mouvement, se mit à marcher :
la Société des Amis des Arts, pour prouver sa vitalité et son utilité,
ouvre des expositions chaque année depuis quarante sept ans,
   A Paris, il y a quelques années, les artistes se sont émancipés ;
ils ont voulu faire leur petite révolution de palais, et une commis-
sion, nommée par eux, remplace aujourd'hui, pour la réception et
l'installation des Å“uvres, l'administration des Beaux-Arts. Y ont-
ils gagné? y ont-ils perdu? Je l'ignore; on criait autrefois contre
l'art officiel, aujourd'hui l'on crie contre l'esprit de camaraderie ; la
candidature officielle n'est pas toujours incompatible avec le régime
de suffrage universel. L'expérience est donc trop récente pour qu'on
puisse juger déjà sainement les résultats; nos artistes lyonnais,
 (je me permets de leur donner en passant ce conseil, car j'ai ouï
 dire que quelques-uns d'entre eux avaient eu ces velléités d'indé-
 pendance), feront sagement, je crois, d'attendre encore pour la
 tenter à leur tour. Si l'on a pu accuser quelquefois avec raison la
 Société des Amis des Arts de quelques indulgentes faiblesses, ils
 savent que c'est à leur endroit, et j'ai de fortes raisons pour
 espérer, dans leur intérêt même, qui est celui de l'art lyonnais,
  qu'ils luiconfieront longtemps encore le soind'assurer leurs succès.


                                    *


   Assurément, si nos Expositions mettaient chaque année en lu-
mière autant de talents que celle qui vient de s'ouvrir, Lyon arri-
verait peut-être à perdre la réputation qu'on lui a toujours faite, et
dont il ne s'est pas dégagé encore, malgré l'innombrable pléiade
de ses poètes, de ses écrivains, de ses artistes, d'être une ville
uniquement occupée de ses intérêts matériels, rebelle aux inspira-
tions de l'art et aux jouissances élevées de l'esprit. La galerie des
Arts décoratifs, installée pour la première fois cetteannée parla
Société des Amis des Arts, et confiée par elle à l'habile direction
de M. G-iraud, conservateur des Musées de notre ville, à qui nous
avions dû déjà, en 1877, l'organisation de l'Exposition rétrospec-
tive de ; Arts et de l'Industrie, a été pour beaucoup, je dirais près -
que pour tout le monde, la révélation d'un art industriel lyonnais