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204                       LA R E V U E      LYONNAISE

et son livre, n'a qu'une médiocre valeur. A côté de M, Ragut, dansla même pré-
fecture, s'est trouvé aussi un autre fonctionnaire, homme modeste et ne se posant
pas en savant, M. Monnier, chef de division, lequel, pendant cinquante ans, s'est
plu à donner dans les Annuaires des documents des plus exacts sur les hameaux,
sur les écarts, comme sur l'orthographe administrative de leurs noms souvent si
malheureusement défigurée. Toutefois, cet ensemble de travaux ne constituait pas
une véritable géographie historique du Maçonnais, telle qu'il s'en est publié
plusieurs déjà dans des départements voisins et comme l'avait fait, entre autres,
M. le comte de Soultrait pour le Nivernais. Quelque lourde que fût cette tâche,
M. Théodore Ghavot, un ancien magistrat, a eu le courage de l'entreprendre et
de la conduire à bonne fin. Du reste, M. Ghavot n'est pas un nouveau venu dans
la science. Son nom est'connu depuis longues années de tous les érudits et des
amateurs de grands travaux historiques sur le Maçonnais. Déjà en 1843, alors qu'on
commençait à peine à consulter nos anciens monuments trop négligés, il publiait
un savant Mémoire très apprécié sur les Franchises et Coutumes de la ville
de Cluny, an douzième siècle; — Plus tard, il donnait un Mémoire non moins
important sur la Juridiction seigneuriale des abbés de Cluny aux          douzième
et treizième siècles ; — des Notions sur le Prieuré de Marcigny au moyen âge,
et sur les Premiers    temps du Prieuré      de Sainte-Madeleine   de Charolles.
   En 1850, il avait fait paraître, avec le concours de l'académie de Mâcon son
beau Mémoire sur Y Influence de l'abbaye de Cluny sur le Mouvement            religieux,
politique et intellectuel.— L'académie, en décernant le prix à un Mémoire sur
le même sujet présenté par M. l'abbé Gucherat « regretta que son budget ne lui
permît pas de doubler la récompense pour couronner deux bons ouvrages. »
   En 1851, 1853, 1864 et 186-', sa plume active et toujours féconde avait doté la
science d'un Épisode des Guerres Religieuses dans le Maçonnais, — des textes
et des traductions, avec notes des Privilèges et des Franchises de Villefranche
(Rhône) et d'un Mémoire des plus remarquables sur la Condition sociale des
personnes et sur l'État de la propriété foncière dans le Maçonnais au moyen
âge, inséré dans le Cartulaire de Saint-Vincent,        de Mâcon.
   Il a donc été facile à M. Ghavot, par sa grande connaissance de l'histoire du
Maçonnais qui n'a plus de secrets pour lui et par ses incessantes fouilles dans les
riches archives de Saône-et-Loire, de dresser le monument dont il est fête pour
nous de rendre compte aujourd'hui.
   Ce monument se compose d'une Introduction,           d'un Dictionnaire      topogra-
phique et d'un Appendice.
   Dans l'Introduction se trouve d'abord tout ce qui concerne le territoire, les
montagnes et les vallées du Maçonnais, l'altitude de ces montagnes, le partage
des eaux et les anciennes voies de communications ne se rencontrent mais que
dans la Topographie et dans l'Appendice; puis viennent les Anciennes            circons-
criptions territoriales    divisées en circonscriptions    ecclésiastiques et civiles,
comprenant, les premières, l'évèché de Mâcon, les paroisses, les anciennes
paroisses do l'évèché comprises dans l'arrondissement de Mâcon, les églises
cathédrantes, les paroisses étrangères admises dans l'arrondissement de Mâcon
et celles qui en ont été exclues ; — le chapitre consacré aux           circonscriptions
civiles offre non moins d'intérêt et forme, ou peut le dire, une page presque toute
 nouvelle do l'histoire de cette province à peine et même mal ébauchée par quelques
 écrivains. C'est aussi dans lescartulaires et dans les chartes que M. Ghavot a puisé