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                         FÉLIBRIGE


                                 COLOMBETTE
                             CONTE DK MA G R A N P ' M È R E


   Il y avait une fois, une pauvre femme qui s'appelait Golombette ; le nom de
son mari était Jean-la-Grogne.
   Un jour qu'elle allait — suivant son habitude — de ferme en ferme, deman-
dant un morceau de pain au nom de Dieu, par terre elle vit briller, comme s'il
était en or, un grain de blé. Elle le ramassa, car elle était très économe, et puis
elle fit le signe de la croix et elle sema le grain de blé.
   Le grain de blé sortit déterre, et tant la pauvre Golombette l'arrosa de ses
pleurs que la tige du blé ne fit que croître et embellir, et monta, montai
monta toujours. Elle monta si haut que l'épi se forma sur le seuil même du
paradis.
    — Golombette, lui dit un matin son mari, si j'étais toi, sais-tu ce que je ferais?
 Je me ferais une échelle de notre belle tige de blé; je monterais jusque là-haut,
 pour voir si l'épi est bien formé, et, par la même occasion, je demanderais à
 ton bon Dieu de nous envoyer du pain tendre, car il est bien dur celui que tu me
 ramasses de porte en porte !


                                GOULOUMBBTO
                                    CONTE DE MA GRAND


  Uno fes, i'avé uno pauro femo que ié disien Couloumbeto; disien Jan-la-Reno à soun
paure orne.
  Un jour que, coume à l'acoustumado, Gouloumbeto anavo de mas en mas, demandant un
tros de pan au noum de Dieu, au sôu veguè lusi coum s'èro un gran d'or un pichot gran de
blad, l^acampè, car ère abaronso. Km*aco pièi se signe, esamenèlou gran de blad davans
sa bôri.
  Lou gran de blad sourtiguè; e tant la pauro Goloumbeto l'arrousè de si plour, que lou blad
se faguô toujour que plus bèu, e mountè, toujour mountè. Mountè tant qu'espiguè même sus
lou lindau dôu paradis.
   — Gouloumbeto ! — ié digue soun orne un matin, — s'ève tu, noste bèu blad me servirié
d'escalo; mountariéu eilamoundaut pèr vèire s'a bèn espiga», em'acô demandariéu à toun bon
Dieu que nous mandèsse de pan tendre : es tant dur lou pan que m'acampes de mas en mas1.