Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                                  LE MUSÉE
                                         DES



         PEINTRES                              LYONNAIS
                                    — SUITE 1 —




   M. GUICHARD. Ses deux tableaux, la Mauvaise Pensée et le
Rêve d'Amour ont une certaine importance comme composition ;
le dessin en est correct et pur (M. Guichard était élève d'Ingres)
le coloris solide, intense, brillant, juste; et, point essentiel, ils
caractérisent les théories, ou, si l'on veut, les extravagances de
l'école romantique. Aujourd'hui nous l'envisageons volontiers sous
son aspect ridicule ; c'est un tort, elle eut son bon côté. Il y avait
dans les romantiques de 1832 de la sève, de la poésie, l'amour de
l'art pour lui-même et non l'amour de l'art tarifé comme marchan-
dise, on errait un peu à l'aventure parmi les réminiscences du
moyen âge, mais en cherchant l'idéal et non la réalité dégradée et
repoussante. La femme couchée du rêve d'amour est, comme toutes
les héroïnes de cette époque, un peu grêle de structure, au moins
sa figure a de la distinction et son corps est bien modelé, cela frise
le mélodrame, j'en conviens, et cela fait rêver et vaut mieux que les
platitudes du trottoir.
   De Mi MONTESSOY je signalerais volontiers deux toiles
parfaites comme observation de types italiens, comme finesse de

  1
      Voir la Revue Lyonnaise,    t. VI, p. 321.
      FÉVRIER 1884.   — T. VII.                              7