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                                  BIBLIOGRAPHIE                                          97

 Bibliothèque de VEnseignement      des Beaux-Arts.   Son œuvre est digne du suc-
 cès, et c'est le devoir de la presse d'encourager une tentative aussi utile et aussi
 habilement conduite que celle-ci.                          CH. LAVENIR.



      LES DODZE NOUVELLES NOUVELLES, par M. AESÈNE HOUSSAYE. —
       Paris. Dentu, 1884.— Un vol. in-lS orné de nombreuses gravures. Prix:
       3 fr. 50.
    M. Arsène Houssaye est un délicat. Il n'a point renié les traditions de grâce
 légère qui ont fait, au dix-huitième siècle, la fortune de plus d'un galant conteur.
 Jamais il n'a pu s'accoutumer à l'idée que les lettres françaises, pour ne point
 mentir à la vérité dans l'art, dussent se plonger jusqu'aux oreilles dans un bour-
bier. Ses ouvrages plaisent aux femmes. L'observation y est aussi fine que le
 style dont se sert l'écrivain.
    Les Douze nouvelles nouvelles qu'il vient de publier chez Dentu confirment
ce que j'ai dit. L'imagination y a sa part, mais elle est contenue dans les limites
qu'elle ne doit pas franchir, par la peinture des faits réels, des chosesvécues. Les
contes, M. Houssaye les cueille un peu partout. Gomme ce flâneur de Régnier
qui prenait les vers à la pipée, il croque un motif dans un café du boulevard,
au tournant d'une rue, dans un boudoir. Parisiennes, elles le sont par-dessus
tout, ces nouvelles gentiment troussées, laissant voirparfois un peu haut leur bas de
soie (il est si bien tiré qu'on ne se plaint pas), piquant la passion d'une pointe
d'étrangeté, effleurant quelques-unes de ces bizarres déviations de l'amour, que
Baudelaire^ a chantées, que M. Catulle Mendès, dans ses Monstres            parisiens,
a traitées avec tant d'art, et que M. Barbey d'Aurevilly peindra probablement
dans la suite de ses Diaboliques.
   On me dira que ce ne sont point des histoires où, à la fin, la vertu trouve sa
récompense et le vice sa punition. Eli ! je le sais bien : mais si l'on veut peindre
dans un livre la vie telle qu'elle est, les hommes tels qu'ils sont, il faut se rési -
gner à n'être point lu, sinon en cachette, par les petites pensionnaires.
   Une foule de coquettes illustrations, dues au crayon élégant de H. de Hem,
qui, si longtemps, a été le Gavarni de la Vie Parisienne ; de Ferdinand Bac,
de Mars, de Mlle de Solar ne contribuent pas peu à faire des Douze nouvelles
nouvelles un volume vraiment charmant. Mais le tirage des gravures hors texte
sur papier gris-bleuté me paraît, pour la plupart d'entre elles au moins, un essai
malheureux qui n'atteint point le but qu'on s'était proposé.
                                                               CH.    LAVENIR.




     LA FRANCE EST-ELLE PRÊTE? Étude sur la réorganisation de l'armée fran-
      çaise depuis 1871 et sur les dernières grandes manœuvres, par un ofncier
      prussien. — Hinrischen et Cie, éditeurs, Paris, rue des Saints-Pères, 40, 188'i.
      — Un vol. in—8. Prix : 2 francs.
   Le titre seul de cette brochure indique de quel intérêt puissant elle est pour
tous ceux qu'intéressent les destinées de la patrie française. Connaître l'appré-
ciation des hommes compétents parmi nos voisins d'outre-Rhin sur notre réorga-
nisation militaire, tirer profit de leurs critiques n'est-ce point pour nous un