Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
86                        LA REVUE LYONNAISE



     MÉMOIRES D'OLIVIER DE LA MARCHE, publiés et annotés par M. HENRI
      BEAUNE, ancien procureur général à Lyon, et M. i. D'ARBAUMONT, t. I. —
      Paris, H. Loones, libraire de la Société de l'Histoire de France, rue de Tour-
      non. 1 vol. in-S, 1883.

   Chacun connaît les beaux travaux publiés par la Société de Vliistoire de
France, qui fut fondée par M. Guizot, et qui doit en 1884 célébrer le cinquan-
tième anniversaire de sa création. Nulle société savante n'a produit davantage
et n'a fourni aux érudits des éditions plus précieuses de nos historiens nationaux.
Il suffit de citer les belles éditions de Villehardouin, de saint Grégoire de Tours,
de Monluc, de Brantôme, de Joinville, de Froissart, de Bassompierre, de Com-
minos, de l'avocat Barbier et du marquis d'Argenson. Les noms les plus illus-
tres ou les plus renommés de la science historique figurent dans la liste de ses
membres et de ses collaborateurs, et chaque jour apporte un nouveau contingent
à ses publications, qui sont répandues dans l'Europe entière. P a r m i les der-
nières de celles-ci, on peut citer les Mémoires historiques d'Olivier de la
Marche, chroniqueur du quinzième siècle, qui, sans avoir la finesse diplomatique
de Commines ou la saveur de la langue naïve do Froissart, est peut-être l'écri-
vain le plus goûté de cette époque, où s'éteignit définitivement la chevalerie
française. Olivier do la Marche était maître d'hôtel et capitaine des gardes de
Charles le Téméraire, dernier due de Bourgogne, tué à la bataille de Nancy,
en 1477, et dont la riche succession passa, en partie, à la maison d'Autriche.
 C'est de la mort de ce prince que date la grande rivalité de la France avec cette
dernière maison. Conseiller et fidèle compagnon de Charles le Téméraire, La
Marche a décrit toutes les expéditions et toutes les fêtes chevaleresques qui se
sont succédé de 1430 à 1500 non seulement en Bourgogne, mais aussi dans les
Pays-Bas et en Flandres. C'est le peintre attitré des tournois et des jeux mili-
taires qui passionnaient alors la noblesse.
   On avait besoin d'une nouvelle édition de ce chroniqueur, car toutes celles qui
qui avaient paru jusqu'à ee jour étaient iiicomplètes ou fautives. M. Beaune a
été chargé par la Société de Vliistoire de France d'en publier une nouvelle, et
il s'est adjoint pour ce travail d'érudition M. J. d'Arbaumont, qui a déjà donné
avec lui plusieurs ouvrages importants sur l'histoire de Bourgogne. Son édition,
dont le premier volume vient de paraître, a reçu l'accueil le plus flatteur des maî-
tres de la science, et deviendra promptement classique, tant le texte en est soigné
et les notes instructives. Elle aura quatre volumes, dont un presque tout entier,
sera consacré à une étude biog'raphique et littéraire de M. Beaune sur Olivier
de la Marche. Nul doute qu'elle n'ait le succès que lui présagent les suffrages
déjà recueillis à l'Institut.                                       XXX.




     LOUIS XVII, SON ENFANCE, SA PRISON ET SA MORT AU TEMPLE, d'après des do-
      cuments inédits des Archives nationales ,par R. CHANTELAUZE. — 1 vol. in-8
       de 490 pages. — Paris, 1884. Pirmin Dilot et Cie, éditeurs.

  11 semblait, après les Mémoires de Madame Royale et les travaux de Simien-
Despréaux et d'Eckart, après surtout l'émouvant récit de M. de Beauchesne, que