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                                     FELIBRIGE                                         71

Soun arriba dins un palais :                        Ils sont arrivés dans un palais :-
                                                  Jeannette, tu auras ce qui te plaira. -
—• Jancto, auras ço que te plais.                 Je veux, moi, être la plus belle -
— Vole, îeù, èstre la plus bello                  Kntre toutes les demoiselles. —
Entre tôutilidamisello.

Lou rèi mando soun courdurié                         Le roi mande son couturier — Qui
                                                  met au travail ses ouvriers. — On
Qui bouto au travai sis ôubrié.
                                                  lui a fait une belle robe — De la
l'an courdura 'n bel abihage                      couleur du vert feuillage.
De la couiour dôu verd fuiage.

Despièi se dis dins l'univers :                     Depuis on dit dans l'univers : —
                                                  Jeannette du Cotillon vert — N'était
Janeto dôu coutihoun verd                         pourtant qu'une bergère, — liit le roi
Ero bessaiqu'uno pastresso,                       en tit sa maîtresse.
Lou rèi n'en faguè sa mestresso.                                            F. G.
                                                          Avignon, 1883.
                        FÉLIX       GRAS,


  Ces deux chansons ont été dites pour la première   fois aux félibrées       à"Avignon
des 13 et 14 janvier   1884.




               LES CONTES PROVENÇAUX
                             D'ANSELME M A T H I E U

            TRADUCTION       FRANÇAISE      D'E R N E S T   BERTRAND




                             AVANT-PROPOS

   Depuis le bon roi René, il est do coutume en Provence que les gens qui ne
font pas grand chose vont, lorsque les feuilles des vignes sont tombées, boire le
soleil au bon moment du jour ; et tous, hommes et femmes, garçons et filles, y
sont heureux comme le poisson à la source.
    Les garçons jouent, rient, sautent et se visent pour se lancer des pierres ; les
filles et les femmes filent en riant aux éclats et les vieux disent des contes rap-
pelant de loin en loin les grandes guerres des temps passés.
    Dans mon petit village on va aussi so mettre au soleil d'hiver, et là aussi on
raconte des histoires qui font les délices de l'assistance et la gloire du conteur.
    Il m'en est resté assez^'en mémoire que je vais essayer de vous dire, Si elles
vous plaisent, je serai plus que content,