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50 LA REVUE LYONNAISE ribles, toute votre armée fut engloutie à la fois dans la terre, et, en même temps, l'île Atlantis disparaissait dans les eaux. Depuis ce jour, et actuellement encore, la mer qui s'est formée à la place de l'île engloutie, est inaccessible et infranchissable à cause de la vase et des bas-fonds qui en barrent'le passage. » Jusqu'ici, les partisans de l'existence de l'Atlantide croyaient retrouver ces bas fonds et ces espaces boueux dans la mer de Sargasse. Mais cette solution n'est plus possible, maintenant que nous avons identifié l'Atlantide avec le pays de l'Atlas. Le cataclysme dont parle Platon aurait eu, d'après M. Berlioux, des proportions très modestes : il aurait con- sisté en un tremblement de terre, lequel brisa le seuil qui séparait leTritonis occidental de l'Océan Atlantique, et, à la place de ce lac, ne laissa qu'un champ de boue. Cet événement aurait été amplifié et présenté comme un désastre aux proportions gigantesques, dans la poème que Solon avait composé en l'honneur des Atlantes, et qui avait servi de source au récit de Platon. M. Berlioux regrette vivement que ce poème soit perdu : « L'œuvre de Solon, nous dit-il,.était tout à la fois une épopée et un poème philosophique. Le législateur poète y racontait l'histoire d'un peuple qui avait été des plus fortunés tant qu'il avait respecté la justice et la constitution qui lui avait été donnée par Poséidon, le père d'Atlas, d'après les Égyptiens.... Après avoir lu l'histoire des Atlantes, ajoute-t-il, on reconnaîtra que Platon a eu raison de comparer le poème de Solon à ceux d'Hésiode et d'Homère. » S'il y a quelque chose qui peut nous consoler de la perte de cette épopée, c'est certainement l'œuvre du savant professeur lyonnais. Son érudition variée, sa puissante faculté de généralisation, l'émotion et la chaleur qui le saisissent malgré lui à mesure qu'il avance dans l'exposition de son œuvre, sont des facultés trop rarement réunies pour que nous hésitions à louer sans réserve le livre de M. Berlioux. X...