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                 TROISIÈME VOYAGE AÉRIEN                            31
cône inférieur. Aux deux côtés, des médaillons, représentant
l'Histoire et la Renommée, étaient attachés.
   Mma de Flesselles, femme de l'Intendant, conduite par Mont-
golfier, était venue elle-même dans l'enceinte attacher à la galerie
de l'aérostat le pavillon aux armes de son époux. Elle fut déclarée
marraine du ballon, qui portait le nom du De Flesselles.
   Trente personnes s'étaient fait inscrire pour le départ, et l'ému-
îation était telle, que quelques-uns tirèrent l'épée pour défendre
leur droit parles armes. Les voyageurs, toutefois, se réduisirent
au nombre de sept : Montgolfier l'aîné, Pilâtre de Rozier, les comtes
de Laurencin, de Dampierre et de la Porte d'Anglefort; le prince
Charles d'Aremberg se fît inscrire au dernier moment, son père, le
prince de Ligne, ayant pris à lui seul cent parts de la souscription ;
on ne put refuser de prendre ce jeune homme, malgré l'augmenta-
tion de poids qui résultait de sa présence. Mais le septième voyageur
fut ; encore plus inattendu. Au moment où le ballon s'élevait, un
jeune lyonnais, nommé Fontaine, dans un transport de courage et
d'enthousiasme, s'accrocha aux cordages de la galerie et se fit
enlever avec le ballon; ses compagnons ne voulurent pas lui lais-
ser courir les terribles chances de sa témérité, et le hissèrent à
force de bras dans la galerie.
    La hauteur à laquelle parvinrent les aéronautes n'a pu être
 exactement déterminée. Elle a été estimée à 522 toises par les
 uns, à 1.400 toises par d'autres; bref, le voyage, s'il fut périlleuXj
 ne dura pas longtemps; le ballon, surchargé d'un poids trop
lourd, usé et percé par les intempéries, les accidents, les rema-
 niements qu'il avait subis, se déchira, et, après quinze minutes
 d'ascension et de chute, il tomba dans un pré situé derrière la mai-
 son de l'architecte Morand, vers l'entrée du cours Vitton actuel.
    Grâce à la présence d'esprit de Pilàtre de Rozier et à son énergie,
 la descente trop rapide s'effectua sans accidents, et si les voya-
 geurs heurtèrent violemment le sol, ils échappèrent à ce prix in-
 signifiant à un danger de mort imminent.
    Un merveilleux dessin à l'encre de Chine, de J. J. de Boissieu, ac-
 tuellementau Musée de peinture de la ville de Lyon, auquel il fut
 donné par la famille de l'auteur, représente le départ du ballon
 des Brotteaux. La scène, plus pittoresque qu'exacte au point de