page suivante »
/|86 DU BIEN DANS L'ABSOLU de celui qui croit se suffire? L'orgueil, ou la suffisance, n'est- il pas effectivement, dans ceux qui en sont atteints, le senti- ment d'une vie supérieure, qui prétend tout trouver en elle et mépriser ce qui l'environne (1). L'homme se serait-il donc cru superbe? c'est-à -dire, l'homme aurait-il vu s'opérer en lui ce mouvement d'asséité qui tendrait à le séparer de la source de son existence? Cependant Dieu seul est superbe, sa vie seule est au dessus de toute vie, indépendante de toute vie. Que pourrait-il résulter dans la nature de l'être créé de cet aveugle mouvement d'indépendance qui tend à le séparer de l'absolu? VI. COMMENT L'AME EN SE SÉPARANT DE L ' A B S O U J FAIT-ELLE UNE CHUTE? Puisque tout être a sa racine dans l'absolu, il est aisé de savoir maintenant quel est le plus grand mal qui puisse arriver à un être créé. Son existence ne reposant que sur une continuelle créoconservation, il est clair que si par une cause quelconque un tel acte est suspendu ou allaibli, cet être est exposé à être repris par le néant. Mais comme le néant ne peut dévorer l'être , alors il le ronge éternellement. Voilà la douleur. La douleur est le sentiment de la diminu- tion de l'être. (i) L'orgueil est un amour déréglé de soi-même qui fait qu'on se préfère à tout. L'orgueil attaque les droits de Dieu en ce que l'homme s'élève et s'enfle en s'altribuant ce qui ne lui appartient pas. L'orgueil est le crime des esprits qui se crurent plus qu'ils n'étaient, et qui voulurent s'égaler à Dieu. Catéchisme dogmatique de COUTURIER, ancien Jésuite et curé de Léry, tome III e du Picht-,