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\lk ANTOINE 1res; c'est celle de l'Etal; le catholicisme actuel n'est autre que le Paganisme. Celte dernière découverte de M. Feuillade paraîtra, sans doute, fort merveilleuse ; il y avait bien, à la vérité, une pe- tite difficulté ; on pouvait lui demander pourquoi, s'il exis- tait une si grande conformité entre les chrétiens et les païens, les empereurs persécutaient les premiers avec tant d'acharnement. M. Feuillade répondait sans hésitation que cette conformité du catholicisme et du paganisme com- mença au IVe siècle : autre systèmer tout aussi insoute- nable, car l'Eglise du IVe siècle n'avait pas une autre foi que celle du III e . Et puis, comment les chrétiens qui professaient une si grande horreur pour le paganisme, se fussent-ils tout-à -coup rangés sous ses étendards, lorsque le sang des martyrs fumait encore, et que le paganisme tombait dans le mépris dont il ne se releva pas ? On ne sau- rait imaginer une hypothèse plus hautement démentie par les faits, ni plus choquante pour le bon sens. M. Feuillade terminait son analyse, en disant que son livre était d'un genre tout nouveau, et pour le coup il avait raison. On se demande comment un homme, après avoir été or- donné prêtre dans l'âge de la réflexion, après avoir exercé le ministère pendant vingt-cinq ans, après avoir cru et en- seigné aux autres les vérités de la foi, s'avisa tout-à -coup, à l'âge de cinquante ans, de fouler aux pieds ce qu'il avait respecté jusque-là ? Quelle nouvelle illumination lui était donc survenue en 1810? Quelles profondes éludes avait-il faites, ou plutôt quelle triste manie s'était emparée de lui pour qu'il voulût renverser l'autel sur lequel il avait consa- cré pendant vingt-cinq ans ? Il reconnaissait qu'il était en opposition avec tout l'univers, et il bravait un pareil témoi- gnage. Aussi modeste qu'habile, il défiait ^les évoques ;_J1 réduisait au silence les théologiens, frondait toutes les auto-