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104 BULLETIN DRAMATIQUE. C'est là du véritable vaudeville. Quant aux Débardeurs et aux deux Dames au Violon, et autres dont on peut tout à son aise admirer l'excentricité des mouve- ments, l'autorité, il faut le dire, ne se montrerait pas d'une égale tolérance si pareilles danses avaient lieu à la Rotonde ou au Colisée, et pourtant elles se- raient là beaucoup mieux à leur place. Le Colisée, ce temple du plaisir que l'on doit aux pinceaux de MM. Savetle et Bonirote , est aujourd'hui le plus bel établissement de notre ville. 11 devient à volonté une salle de concert, ou un magnifique Cirque olympique. Cette construction fait honneur au talent de son architecte, M. Bernard ; la décoration est du meilleur goût ; le luminaire éblouissant, les sculptures de de M. Robert d'une forme élégante, et l'orchestre de M. Rozet d'une enivrante animation. L'établissement de MM. Dufour et Borjal est décidément le rendez-vous de la jeunesse lyonnaise. Là , toutes les classes, tous les rangs sont mêlés et confondus : le haut commerce et la grisette, la grande dame et l'ou- vrier se rapprochent sous le masque, et l'égalité commence, on peut le dire, sous la coupole du Colisée.