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KXCURSION DANS LE MIDI. 409 VIII. Les inconvénients du beau ciel de Provence. — Un bon mot d'une grande dame de l'Empire à ce sujet. — Le café au lait à Marseille. — Une époque toute récente et déjà très éloignée de nous, où figurent trois personnages considérables : un Saint-Simonien, un Conseiller à la Cour royale de Paris, un ou une républicain. C'est une bien belle chose que le ciel du Midi! Les touristes e l l e s poètes nous l'ont dit el redit de mille façons, en prose et en vers ; les faiseurs de romances l'ont chanté sur toutes les gammes, comme les paysagistes l'ont peint à peu près de toutes les couleurs. Mais malheureusement, les meilleures el les plus belles choses de ce monde ont leur côlé mauvais et vilain : ia rose a ses épines, le clos Vougeot a ses chenilles, les journaux ont le timbre à la loi de M. Martin (du Nord). 11 en est de même pour le ciel de Provence, il a aussi son fléau : les cousins et les tnoustics. Deux nuits déjà passées à Marseille m'en avaient fait faire la dure expérience. Je dois, à celle occasion, un conseil aux voyageurs encore novices sur les pérégrinations dans le Midi ; c'est pendant la journée de clore bermeliqueinenl leur chambre à coucher; si vous avez commis l'extrême imprudence de les laisser ouvertes, gardez-vous bien d'y entrer le soir avec une lumière à la main ou alors attendez-vous à d'horribles choses : en une nuit vous pouvez êlre dévoré des pieds à la lêle par des milliers de petits monstres ailés qui bourdonneront dans votre alcôve et vous lanceront, de la façon la plus cynique, leurs dards acérés, sans distinction de place, d'âge, de sexe ou de condition sociale. Gare les mains! les jolies mains blanches et potelées de vos dames; gare les petits pieds mignons! gare le front virginal ! gare le nez, gare tout!... Je vous l'ai dit : ces