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24                   DO MORCELLEMENT.




                             II.


   Nous n'avons plus à nous occuper de la division accom-
plie, mais sa continuation, le morcellement, proprement
dit, est un mal auquel on peut remédier. C'est une sorte
d'être moral qui tient son existence, et du partage sans
restriction dans la loi des successions, et de l'esprit des po-
pulations rurales.
   Il est donc continu et indéfini.
   Et comme une fois divisé, un fonds de terre ne peut plus
être facilement rétabli dans sa première étendue, l'effet du
morcellement est à peu près irréparable.
   Sans appartenir tout-à-fait à celte école exagérée qui
voit le sol, incessamment tamisé par le morcellement, tomber
en poussière ; sans partager cette autre opinion contraire,
plus erronée , affirmant que l'intérêt, ce principal mobile,
combat toujours une cause d'appauvrissement; que l'ambi-
tion de la propriété pousse tout propriétaire à agrandir son
champ et corrige ainsi l'action du morcellement, l'esprit de
l'un neutralisant l'esprit de l'autre; sans embrasser systéma-
tiquement l'une de ces opinions extrêmes, nous cherchons à
saisir et à reproduire la réalité des choses.
   Que ce soit par un sentiment de jalousie, de défiance ou
de cupidité, il est dans les mœurs des habitants de la cam-
pagne , que tout cohéritier veut avoir sa part de chaque
fonds de terre , quelle que soit son étendue , et qu'il
en exige le partage. Ce fait est généralement observé,
et d'ailleurs ses preuves sont dans les actes de partage et sur
les registres du cadastre où sont portées les mutations.
   Ces documents prouvent que, dans un grand nombre de