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LA BRESSE CHALONNAISE. 195 promontoire à la naissance de la grande cité de Lyon. La Bresse offre une grande analogie avec le Morvan, à la différence des montagnes, du granit et de la fertilité. En Bresse, comme dans le Morvan, ce sont des étangs, de vastes pâturages, de grandes haies avec des arbres forestiers dans leur sein, des bois, et des propriétés sensiblement moins divisées que dans les environs de Chalon et de la côte ; ce sont les bouleaux qui pleurent dans l'une et l'autre contrée; les hommes, qui y ont un aspect plus rural qu'ailleurs, qui, par leur sifflement, leur démarche, leurs habitudes, s'iden- tifient davantage avec les bêles à cornes au milieu desquelles ils vivent. C'est un silence presque pareil; et l'on peut ju- ger du degré d'enfoncement des populations dans le cœur de la Bresse ou du Morvan, par la grossièreté graduée du linge, des draps, le type rustique des visages. Si l'on me de- mandait de choisir, toutefois, je préférerais mille fois la Bresse, car elle est riche comme sol, belle comme nature et recueillie comme esprit public. Mais occupons-nons de la Bresse chalonnaise, la plus fertile et la plus riante portion de ce territoire. L'une et l'autre Bresse ont leur capitale qui les domine et les résume, toutes les deux assoupies sur les bords d'une poétique rivière, Louhans, aux rives de la Seille; Bourg, aux rives de la Reyssouze, toutes les deux marquées d'un type prononcé d'individualité, toutes les deux vieilles et graves. La Bresse chalonnaise, proprement dite, s'étend de Beaurepaire etCuiseaux à Ormes, dans le sens de sa largeur, et de Lays et Pierre à Romenay, dans le sens de sa lon- gueur. La Seille, à laquelle le Solnan et la Vallière s'u- nissent, à Louhans, la traverse de part en part et en arrose le cœur. Elle comprend tout l'arrondissement actuel de Louhans, et, dans l'arrondissement de Chalon, les cantons de Saint-Martin-en-Bresse, de Saint-Germain-du-Plain, en