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                        LES COLINETTES.                      345

local, et l'abbé Cretenet s'occupa d'y faire construire une
chapelle. En même temps, un frère de la marquise, le vi-
comte de Chalmazel, s'employa auprès de la maréchale de
Villeroy pour obtenir des lettres-patentes en faveur de l'éta-
blissement.
   Le 3 décembre de la même année, on bénit la chapelle
du couvent sous le vocable de sainte Elisabeth, et une messe
y fut dite ce jour-là. Ce fut le 7 que les Religieuses arrivèrent
dans leur maison.
   Mais les missionnaires Joséphistes, voyant une plus grande
utilité dans leur institution â eux que dans celle d'un nou-
veau couvent de Religieuses, essayèrent d'engager Mme de
Coligny à casser la donation. Ils objectaient que les lettres-
patentes n'étaient pas enregistrées et que le roi défendait de
faire de nouveaux établissements. Un procès fut donc suscité
à ces pauvres Religieuses. On obligea les parents à retirer
leurs filles qui étaient encore Novices, et, on leur persuada
que le roi détruirait celle maison, puis l'on fit saisir les reve-
nus comme appartenant à Mme de Coligny. Que pouvaient
d'humbles Religieuses sans argent ni appui ? Elles eurent
aussitôt recours au premier couvent de Sainle-Elisabelh,
qui leur donna des preuves convaincantes d'attachement et de
zèle à soutenir la maison naissante. Les Sœurs de Rellecour
leur trouvèrent des protections au parlement, répondirent et
s'engagèrent pour elles, et, le 21 août 1671, l'on obtint un
arrêt qui confirma la donation de Mme de Coligny. Néanmoins,
comme le procès dura trois ans, il coûta beaucoup, et absorba
presque les trente mille livres de donation.
    Il ne restait dans le monastère que les cinq Religieuses qui
étaient venues de Roanne, et trois Novices qui n'avaient ja-
 mais voulu sortir; ce petit nombre n'était pas suffisant pour
 la récitation de l'Office, ni pour remplir les divers emplois.
 Or, les ennemis du monastère allaient disant que les Reli-