Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
78               SOCIÉTÉ DKS AMIS-DES-ARTS.

sans restriction, nous dirons qu'un jour trop égal éclaire celle
excellente page qui eût gagné encore si on eût employé
pour elle un peu du charlatanisme de la lumière ménagée.
    Parmi les paysagistes vrais, chose rare de ce temps-ci*
M. Bouquet est depuis deux ou trois ans placé l'un des premiers
dans la mémoire du public. Amant de la chaude couleur;
du paysage abondant, de la végétation hardie, M. Bouquet
nous a montré enfin du paysage qui ne procède d'aucune
école, si ce n'est de celle de la nature. Rien de mieux senti
et de mieux rendu que sa Lisière d'une forêt ; c'est une
 étude consciencieuse qui a dû autant satisfaire l'artiste que
ses nombreux admirateurs.
   Les mômes éloges peuvent s'adresser à Mlle Cholet ; quant
à la vérité d'aspect de ses paysages, rien de plus fin que
son style, de plus suave que sa couleur, de plus distingué
que le choix de ses motifs.
   Aunombre des peintres sans système, citons M. Achard dont
le hasard, nous voulons le croire, a si mal placé le tableau.
    Nous avons remarqué une forêt de hêtre*, de M. Viot,
qui nous a paru, malgré la hauteur où elle est placée ,
mériter de justes éloges.
    Dans son Souvenir de la Villa Pamphili, M. Cinier a calculé
ses effets comme ceux d'une décoration dont les lignes, les
 tons et les détails n'arriveraient à l'œil qu'en traversant de
 grands espaces d'air. L'effet de cette couleur est un peu trop
forcé. Les yeux sont éblouis peut-être, mais les sens ne sont
pas saisis. Il faut d'ailleurs rendre justice au dessin de ses
 arbres, qui sont tous d'une forme à la fois élégante et vraie ;
nous voudrions pouvoir en dire autant de ses figures. Evi-
 demment M. Cinier fait retour à la couleur, mais il ne
faut pas qu'il oublie que son maniement ne saurait être
 le même partout, et que le succès ne couronne pas toujours
l'audace.