Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                        EN ALLEMAGNE.                      217

 l'origine était compris dans le plan de l'auteur. Schelling as-
sure que jusqu'ici il a voulu donner non pas une philosophie
de ce qui est, mais uniquement une philosophie de ce qui
 peut être. Tous ceux qui l'auraient compris différemment se
 seraient trompés. La première partie de sa philosophie ac-
 tuelle n'est qu'une reproduction de la doctrine qu'il a toujours
 enseignée jusqu'ici dans ses ouvrages ; c'est, comme il l'ap-
 pelle, une philosophie toute négative {Phiîosophia prima).
 Elle ne conduit nullement au-delà du domaine idéal; elle se
borne à développer les trois puissances de l'idée de l'être : la
possibilité {Sein Kœnnen), la réalité qu'on peut aussi appeler
nécessité (Reines Sein, Sein Mùssen), et la liberté ou l'obli-
 gation {Sein Sollen, das Freie, der Geist). A cette philosophie
négative il ajoute maintenant une philosophie positive {Phi-
 losophia seconda), la philosophie véritable, celle qui au lieu
de se borner à être la science du possible et des connaissances
possibles, la science de la réalité objective, de ce qui produit
la connaissance. C'est ainsi que la doctrine qui ne s'occupait
que du « quid » des choses, ou de leur idée, n'a fait que pré-
parer celle qui traite du « quod » des objets, ou de la certi-
tude de leur existence. C'est ainsi que les fragments primitifs
dont Hegel, ignorant qu'ils étaient simplement négatifs, a eu
le tort immense de composer une philosophie prétendue ca-
pable d'expliquer l'existence, apparaîtront dans leur véritable
jour à la lumière d'une philosophie supérieure. Cette doctrine
nouvelle prend son point de départ non dans la dernière don-
née de la philosophie négative, (car cette donnée purement
possible n'est elle-même qu'un grand problème), mais dans
un principe tout-à-fait indépendant, à la fois apriorique et
empirique. Procédant dans son développement en vertu non
pas d'une pensée nécessaire, mais d'une pensée libre et volon-
taire, elle est destinée à anéantir les prétentions hégéliennes,
elle ouvrira en fait de spéculation une ^re nouvelle, et mérite-