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110                LE RÉGIME CELLULAIRE.

             Il a fallu lui faire une ame ;
       11 a fallu ressusciter la flamme
  Dont le ciel en son cœur avait mis le foyer ;
  11 ne savait plus voir, ni sentir, ni connaître ;
            Il ne savait que se repaître
  De la chair que ses dénis savaient encor Ébroyer.




  Voilà les faits, docteurs! Voilà l'expérience!
  Pitié donc, oh! pitié pour vos pauvres captifs!
  Donnez-leur un peu d'air ; ils prendront patience ;
  Qu'ils puissent échanger quelques pensers furlifs
  Avec leurs compagnons d'éternelle misère ;
  Et leur ame, pourra, dans son étroite sphère,
  Vivre de souvenir et peut-être d'espoir :
  Qu'ils entendent au moins, s'ils ne peuvent rien voir,
  La goutte d'eau qui tombe, et sur un lit de pierre,
  Se creuse lentement l'imperceptible ornière
  Par où, l'heure sonnant, elle doit s'écouler ;
  Qu'ils puissent, lorsque Dieu viendra les appeler,
  N'avoir point oublié qu'ils sont ses créatures;
  Qu'ils sachent lui répondre: ô mon Dieu, me voilà ï
  Laissez-leur sous la main une Picciola
  Qu'ils puissent protéger, nourrir, aimer, défendre;
  Aimer, c'est vivre! aimer, c'est l'homme tout entier;
  Maîtres, n'aimez-vous rien? et voire cœur allier,