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EN ALLEMAGNE. 233 siècle n'étaient autre chose que des spéculations aprioriques. Après de grands combats et des luttes pénibles, ces deux arts chimériques descendirent des hauteurs de l'hypothèse sur le terrain de l'expérience, se transformèrent en sciences réelles, et donnèrent naissance à l'astronomie et à la chimie. Il est réservé à notre siècle de voir les astrologues de la philosophie faire place aux philosophes véritables, et, les poursuivant de la pierre philosophale, céder le pas à ceux qui amassent des trésors sûrs pour arriver à une science certaine. La vaine prétention de cons'ruire l'univers sur un plan conçu par la pure fantaisie, a jeté les hégéliens dans des erreurs sans nombre. On sait que Hegel a démontré par de savantes considérations aprioriques, qu'entre Mars et Jupiter il ne pou- vait y avoir aucune planète, au moment môme où l'on décou- vrait les astéroïdes. S'il était venu quelques années plus tard, le célèbre philosophe aurait certainement démontré, et avec une égale facilité, la nécessité de l'existence des planètes téles- copiques. Sa conclusion aurait été plus juste sans que sa mé- thode eût été meilleure. La philosophie de l'avenir saura mieux s'y prendre pour rechercher et pour découvrir les secrets de l'univers. La nature et l'esprit humain, voilà lés deux livres dans lesquels il faut étudier les mystères de la science su- prême. La liberté et l'immortalité de l'homme, ainsi que la personnalité d'un Dieu créateur et conservatenr du monde, voilà des dogmes gravés dans notre cœur en caractères indé- lébiles. Notre époque, nous n'en doutons pas, proclamera en philosophie ces hautes vérités dont trop longtemps on a altéré la splendeur. Nous saluons donc avec confiance et avec joie l'aurore naissante d'uu jour nouveau. CHARLES BUOB.