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EN ALLEMAGNE. 21i à démontrer la môme conclusion, savoir : que !a pensée se- rait impossible sans l'observalion. C'est ainsi que Frende- lenbourg qui, lui-même, néanmoins, est bien loin d'être un pur empirisle, a établi victorieusement le principe général de la nécessité de l'empirie. Il a montré avec la dernière évi- dence qu'une pensée qui ne relèverait en rien de l'expérience est une chimère, et que la méthode hégélienne à laquelle il ne conteste pas des mérites relatifs est au fond très peu scientifique vu qu'elle est en contradiction avec elle-même et complètement impossible. L'école hégélienne ne pouvait s'empêcher de répondre à une attaque à la fois si directe et si rigoureuse. Parmi les hé- géliens de Berlin il y en eût deux qui prirent en considération les objections du savant critique. La logique que publia Werder, et que nous avons carac- térisée déjà plus haut comme un mélange d'abstractions dia- lectiques et d'images poétiques, fut une réponse indirecte à Frendelenbourg, en tant que par des changements variés dans la terminologie hégélienne elle essaya de soutenir l'édifice chancelant du système absolu. Elle oublia que c'est aux dé- terminations de la logique hégélienne que peut s'appliquer, sans nul doute, la célèbre parole sint ut sunt, aut non sint. Gabier répondit à l'auteur des Recherches logiques dan s une brochure écrite à la fois pour attaquer la propre doctrine de Frendelenbourg, et pour défendre le hégélianisme. La vé- ritable question étant de savoir, non pas si Frendelenbourg a émis un système capable de remplacer celui de Hegel, mais s'il a prouvé que l'idéalisme logique est impossible, il aurait été désirable que Gabier séparât soigneusement les éléments de cette double discussion, et s'occupât de préférence à dé- fendre une doctrine qui semblait attaquée avec succès. 11 ne l'a pas fait, et c'est là le premier reproche qu'on peut adres- ser a sa brochure.