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foarirté*. UN SONNET INEDIT DE CORNEILLE. On a découvert, l'autre jour, le secrétaire antique qui servit à Pierre Corneille. Ce vieux meuble boiteux et vermoulu porte sur l'un de ses tiroirs : « Argent de Cinna. » Mais on vient de retrou- ver une relique bien plus précieuse du grand Corneille; c'est un sonnet inédit. Ce sonnet est remarquable à plus d'un titre, par sa rareté d'abord, ensuite par ia pensée qui s'y trouve exprimée, puis par sa facture hardie et vigoureuse. Il est daté de 1637, et est adressé à M. A. de Campion, gentilhomme bas-normand, et auteur de la Vie de plusieurs hommes illustres, ouvrage inconnu aujour- d'hui. Invincible ennemi des rigueurs de la Parque, Qui fais, quand tu le veux, revivre les héros, Et de qui les écrits sont d'illustres dépôts Où luit de leurs vertus la plus brillante marque ; Notre France aux chrétiens donne en toi leur Plutarque, Et les nobles Anglais, de leur savant repos Traçant leurs grands portraits, offrent à tout propos De fidèles miroirs aux soins d'un vrai monarque. J'ai quelque art d'arracher les grands noms du tombeau, De leur rendre un destin et plus noble et plus beau, De faire qu'après moi l'avenir s'en souvienne ; Mon nom semble avoir droit à l'immortalité ; Mais ma gloire est autant au dessous de la tienne Que la fable, en effet, cède à la vérité. INSCRIPTIONS LAPIDAIRES. Il y a peu de jours que, en face de l'entrée du fort Colom- bier, à la Guillotière et à environ deux cents mètres, on a découvert un cippe antique. Ce monument, d'une grande dimension, est formé d'un seul bloc de pierre de Choin : sa forme est celle d'un laurobole; sa hauteur est de 2 mètres 35 centimètres; sa largeur, prise à sa