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                      LE DÉSERT,
                 PAR M. F É L I C I E N   DAVID.


  La soirée musicale, donnée au Grand-Théâtre par M. George
Hainl,esl venu clore d'une manière fort brillante l'invariable
série des monotones concerts que l'hiver nous apporte. Noire
habile violoncelliste qui est aujourd'hui l'ameella tête de deux
puissants orchestres, nous' a toujours accoutumé à lui voir
chercher pour ses concerts des éléments en dehors de ceux qui
font les frais ordinaires de toutes nos réunions musicales. Nous
devons à son intelligente activité et à sa position toute spé-
ciale une grande partie des progrès que notre ville a faits
dans son amour et son goût pour la musique des grands maî-
tres. Ce n'est jamais en vainque toute une population se trouve
initiée à la connaissance de nos chefs-d'œuvre. Et de même
que la société des Àmis-des-Arts a développé chez nous,
par ses expositions, le sentiment du beau et le goût de la
peinture, et accru en môme temps d'une manière plus sensible,
d'année en année, le nombre des acquisitions de tableaux dans
le monde des amateurs, ainsiM. George Hainl avec son double
orchestre, MM. Maniquet et. Jansenne avec leurs écoles,
ont popularisé la musique et le chant dans toutes les classes
de la société et rendu facile à l'avenir l'exécution des grandes
œuvres. Il y a dix ans à peine que le concert auquel nous
avons assisié le 8 mars eût élô de toute façon impossible.
On n'aurait jamais pu trouver une masse suffisante de
chorisles exercés, et le public n'eût pas répondu à l'appel qui
lui était fait à des prix assez élevés avec une telle spontanéité,
et cela à trois reprises différentes.
   La symphonie le Désert arrivait ici précédée d'une im-
mense renommée. Toute la presse parisienne avait à l'envi
exalté l'œuvre nouvelle. Jamais accord plus parfait ne s'était
vu dans le journalisme. Tout légitimait donc l'honorable em-
pressement de l'auditoire. Aussi son impatience avait-elle
peine à se contenir pendant la première partie qui précé-
 dait la symphonie ; aussi, d'après l'impulsion donnée par
MM. de l'orcheslre, la présence de David a-t-elle été saluée
tout d'abord par la foule avant qu'elle ait été initiée au mérite
du Désert. Ne nous laissons pas aller à cette confiance aveu-
gle et anticipée. Défendons-nous à la fois de celle critique