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SUR LE R. P. LACORDAIRF. 275 démocratiques de l'Avenir. Elle contient une profession de foi monarchique très claire et très précise. En même lemps, elle fait l'apologie de la conduite diplomatique du Pape dans ces derniers temps ; elle démontre que la religion catholique s'ap- puyanl ici sur la monarchie pure, là sur l'aristocratie, plus loin sur l'opposition démocratique, le chef visible de cette re- ligion avait dû diversifier ses moyens d'action, suivant les lieux et les circonstances. Celle politique relative et contin- gente est prise ainsi à un point de vue lout contraire à celui qu'avait adopté l'Avenir. On trouve cependant, dans la Lettre sur le Saint-Siège, des idées de progrès chrétien et d'unité fu- ture de l'humanité, exprimées dans un style brillant et magni- fique. Mais ces idées sont d'une orthodoxie rigoureuse, et Grégoire XVI, à qui cet ouvrage fut soumis, lui donna son en- tière approbation. Il revint à Paris en 1837, publia sa Lettre surle Saint-Siège, et, à la fin de celte même année, alla prêcher une station à Metz. Les jeunes officiers de l'Ecole d'artillerie se joignirent aux autres habitants de celle ville, et se pressèrent à l'envi, autour de la chaire chrétienne, dans l'antique et vasle cathédrale. Le succès de l'orateur fut tel, qu'on vinll'enlendre, non-seulement des départements voisins, mais de l'Allemagne et des provinces rhénanes. Il rétourna à Home,à la fin de l'année 1838. Là , sa vocation religieuse se ranima et sembla être près de s'accomplir. Ce- pendant, avant de prendre une détermination définitive, il eut une conférence avec le général de l'Ordre des Domini- cains, pour le prévenir que son intention n'était pas de s'af-. filier avec un couvent italien, mais de rester Français et de restaurer son ordre en France, s'il était possible. Une fois ce point bien convenu et bien arrêté, l'abbé Lacordaire entra comme novice au couvent de la Qaercia, près \ i t e r b e , le 12 avril 1S39. Une année après, il faisait ses vœux dans le même monastère.