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kGS DU BIEN DANS L'ABSOLU réintégration. On dirait que nous éprouvons tout à la fois le regret de quelque beau don , et l'espérance de le recouvrer ! » Enfin, un grand écrivain vient de donner un livre sur l'homme, et dès le premier chapitre je lis tout aussitôt ces li- gnes: « L'être intelligent et moral, qui devrait commander, est assujetti. La volonté, détournée de sa fin, le force d'obéir aux lois de l'organisme, et, en lui demandant ce qu'il ne peut donner, elle amène une dissolution douloureuse et prématu- rée. L'homme n'est pas ce qu'il devrait être. Triste assem- blage de tous les contrastes, il offre sans doute d'imposantes traces de grandeur, mais d'une grandeur obscurcie, cadu- que, inachevée. Effrayant mystère! El moi-même, je ne ferai qu'une seule question : Pourquoi tous les hommes avouent-ils qu'ils sont malheureux?... L'exis- tence c'est le bien, c'est le bonheur; comment le mal, com- ment le malheur existe-t-il ? Et ce mal qui met l'homme en lutte avec lui-même ne s'ar- rête pas à l'individu. Les lois et les polices humaines ne prou- vent-elles pas le désordre qui règne dans les choses de l'homme , puisqu'elles ne sont instituées que dans le but de le préserver artificiellement des suites temporelles auxquelles aboutit le mal ! Si sa raison était claire, si sa volonté était complète, si son cœur était pur, l'être immortel aurait-il besoin des se- cours terrestres de l'éducation , de la législation et de la po- lice? Vraiment il ne s'agit pas de chercher quelques tra- ces de la maladie spirituelle dont notre ame est atteinte, mais plutôt quelque place où elle ne se montre pas ! Oui, pourquoi la plus éminente de toutes les créatures, la seule divine après les anges, la seule libre après Dieu , est- elle la seule qui ne suive pas ses lois et descende au dessous des êtres grossiers? Les corps suivent leurs lois, les animaux