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126 DS L'ÉTAT ACTUEL DE LA PHILOSOPHIE chelet, de la science, beaucoup de vigueur et un grand esprit de suite. Si nous pouvions admettre les principes hégéliens , l'extrême gauche serait sans contredit la tendance vers la- quelle nous serions poussés, bon gré mal gré, par les lois inflexibles de la logique. Heureusement que les principes mêmes sur lesquels repose tout cet échafaudage si habilement construit ne sont que de pures hypothèses. Heureusement que toute cette doctrine n'est riche que d'une science inca- pable de soutenir l'examen attentif du penseur pour lequel la conscience intime est la pierre d'épreuve en philoso- phie. Après les partis décidés viennent les nuances intermé- diaires; nous avons passé en revue les extrêmes, reste à parler du centre qui, tout aussi bien que la gauche et la droite, prétend posséder la seule et véritable tradition hégé- lienne. Les représentants de cette tendance sont Marheineke, Gabier et Vatke, quelles que soient les différences qui les sé- parent, et quelle que soit l'affinité plus ou moins grande que l'un ou l'autre d'entre eux puisse avoir, soit pour la droite soit pour la gauche hégélienne. De sa nature, le centre louvoie, flotte entre les tendances extrêmes, prétend tenir la balance égale entre tous les excès contradictoires, essaie de se maintenir sur le terrain difficile d'un juste milieu insaisissable. Tandis que la droite est fran- chement orthodoxe et théiste, et la gauche quelquefois anti- chrétienne, mais toujours pleinement panthéiste, les trois savants que nous avons nommés prolestent tout autant en faveur du caractère rationnel de ce qui est réel, qu'en faveur de la réalité de ce qui est rationnel. Ils mettent en avant l'idée de l'immanence de Dieu, sans vouloir pour cela oublier la transcendance de l'Être suprême. Ils se rapprochent de la doctrine chrétienne, se servent peut-être même des formules les plus sévères de l'orthodoxie, puis un instant après ils s'ex-