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EN ALLEMAGNE. 115 démonstration et de preuve? La méthode purement logique l'emportera-t-elle sur les deux méthodes qu'on lui oppose et dont l'une s'efforce d'être à la fois apriorique et empirique, tandisque l'autre est simplement psychologique et expérimen- tale? Ou bien ces deux derniers procédés qui s'accordent à repousser un apriorisme absolu remplaceront-ils désormais— ou ont-ils déjà remplacé—la méthode fantastique qui de toutes les erreurs du hégélionisme est la plus riche en funestes con- séquences? Telles sont les questions auxquelles nous aurons à répondre en traitant de l'état actuel de l'Université de Ber- lin. On avouera qu'elles ne sont pas sans importance, et qu'il est impossible de s'intéresser à la philosophie sans s'inquiéter de la solution que l'histoire leur donne en Ce moment. Mais non, la solution est déjà donnée: le cours des débats a montré suffisamment si l'avenir appartient aux défenseurs ou aux adversaires de la méthode logique, aux amis ou aux détracteurs de l'empirie. Raison de plus de vouer quelqu'at- tenlion à une situation qui, palpitante d'actualité, joint au plus haut intérêt dramatique celui de nous permettre de jeter un coup-d'œil sur les destinées futures de la philosophie. C'est à regret que nous restreignons notre sujet de manière à n'envisager l'Université de Berlin que par rapport à ses tra- vaux philosophiques. Il aurait été beau de passer en revue ses théologiens et ses jurisconsultes, les savants par lesquels elle s'est assuré un rang distingué dans les annales de la médecine et dans celles des sciences physiques. Après avoir consacré quelques mots à un homme dont la perte sera toujours irré- parable, à Schleiermacher, l'heureux défenseur des droits du sentiment religieux, le héros de la théologie dogmatique du XIXe siècle, nous aurions vu dans Neander un historien de l'église qui mieux que tout autre fait ressortir la variété des développements dans lesquels la vie chrétienne s'est manifes- tée. Dans le domaine du droit, nous aurions été témoin de la