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48V                    DU BIEN DANS L'ABSOLU

 blable, premièrement en ce qu'il est être, secondement en ce
 qu'il est cause. La religion nous avait bien toujours prévenu
 que l'homme était à l'image de Dieu.
   Or, les propriétés fondamentales de l'être, devant se re-
trouver et se manifester partout où il y a de l'être, il n'est plus
surprenant que, même dans la création, l'homme sente s'agi-
ter en lui l'esprit de Dieu, c'est-à-dire qu'il éprouve des mou-
vements vers l'indépendance?

    Mais si l'homme n'écoutait ainsi aveuglement que l'ins-
 tinct de l'être, n'oublierail-il pas sa situation temporelle en de-
 hors de l'être infini? Evidemment. Mais, nous l'avons reconnu,
la propriété générale et éternelle de l'être était de se suffire
par lui-même; l'existence dans son éternité ne s'était point
engendrée pour passer à l'état de création ; constituée pour
l'asséité (l) et non pour la subordination, de là ce mouve-
ment irrésistible d'indépendance qui s'empare d'elle, môme
lorsqu'elle a passé à l'étal créalurel. Car, comme qu'il en soit,
quelque chose d'absolu s'agite indispensablement dans notre
être. N'y a-t-il pas une distance infinie entre le néant et l'être,
dès-lors donc qu'il y a l'être, il y a quelque chose d'infini !
Que voulez-vous? l'existence ne devait pas être pour se déta-
cher de sa propre félicité et subir la création ; Dieu n'avait pas
prévu en quelque sorte tout l'amour de Dieu!
    La grande difficulté pour rendre praticable la création,
était, comme on le voit, tout en donnant l'être, de rendre
captif en lui le mouvement naturel d'asséité, qui ne peut pas
ne pas se faire sentir dans tout être par cela même qu'il est
être, par cela que l'état naturel de l'être est de posséder la
multitude infinie des conditions de l'existence. Aussi l'être
créé, par cela qu'il ne possède qu'une partie des conditions de


  ( 0 Asséité de   se esse, l'état de celui (jui est par soi-même.