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334 MONOGRAPHIE HISTORIQUE
naquit à Rome de parents nobles et chrétiens ; ils le tirent
instruire avec soin dans les écoles catholiques pour le pré-
server de l'hérésie des Ariens. Orphelin à quinze ans, Do-
milien attendit sa majorité pour vendre ses biens, afin d'en
distribuer le prix aux pauvres, el de se livrer plus librement
à sa ferveur religieuse.
« Dans la crainte des persécutions de l'empereur Julien, il se
réfugia dans la Gaule et vint à Lyon auprès d'Eucher, évoque
de celte ville, le consulter sur la vie monastique qu'il voulait
embrasser. Suivant les conseils du saint prélat, il se relira en
un lieu dit Axansia (1), dans la Valbonne. Bientôt son austère
vertu lui attira des disciples ; mais comme en ce lieu il était
fréquemment distrait par de nombreux visiteurs, sur sa de-
mande, Eucher lui permit de changer de retraite. Il parlit
donc, accompagné d'un seul disciple, et parvint, après avoir
passé la rivière d'Ain, dans une vallée du Bugey, en un dé-
sert où se cachaient précédemment des faux monnayeurs. Là ,
il s'arrêta près de la fontaine Bébronne (2), et il y construisit
deux oratoires : l'un consacré à la sainte Vierge, l'autre Ã
saint Christophe. Puis les cénobites défrichèrent la terre el
plantèrent des arbres fruitiers et une vigne dont ils parta-
geaient les fruits avec les pauvres passants.
« Un jour le serviteur de Dieu conçut la pensée de bâtir un
oratoire ou un hospice non loin de sa retraite, sur la roule
fréquentée par les voyageurs (3).
« Les cénobites étaient alors au nombre de seize. Pendant
qu'avec les maçons ils travaillaient à cette construction assez
vaste, une famine vint affliger la contrée et le pain leur man-
(i) Aujourd'hui, probablement, le village de Vancia dans le voisinage de
Miribel.
(a) Le torrent de Brébon ou Brévon.
(3) Sans doute sur l'emplacement de l'église actuelle de St-Rambert.