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ET DANS LE TEMPS. 471 dément de notre bien est l'exécution de notre loi, sur laquelle repose notre être ; et la source du mal, serait la violation de cette loi. Est mal, tout ce qui s'oppose à l'accomplissement de l'in- fini dans l'homme ; est bien, tout ce qui favorise cet accom- plissement. Ainsi, par exemple, le premier des biens est la pureté du cœur, par laquelle on peut posséder Dieu ; le second est la force de la volonté, par laquelle on tend vers lui ; le troisième est la sagesse de l'esprit, par laquelle on le connaît. De la sagesse de l'esprit et de la force de la volonté, naissent toutes les vertus. Parce que toutes les vertus se composent de deux éléments ; amour et force, force pour se détacher de la nature, amour pour s'attacher à Dieu. Et la pureté possède, parce qu'elle n'est autre chose que toute la force dans l'a- mour. Et c'est ainsi que l'ame pénètre dans l'infini. Par là même, le premier des maux est celui qui corrompt le cœur, le second est celui qui affaiblit la volonté, le troisième est celui qui obscurcit la raison. De la souillure du cœur et. de la faiblesse de la volonté naissent tous les vices, c'est- à -dire tous les amours mal placés. Parce que tous les vices se composent de deux éléments : concupiccence et faiblesse; faiblesse pour être séduit par la matière, concupiscence pour l'aimer. Et c'est ainsi que l'ame s'éloigne de l'inûni. Comme le mal n'est pour un être que la privation d'une partie de l'être que comportait sa nature, de là un philo^ sophe s'est servi de ces expressions : le mal n'est rien de posi- tif, il n'est qu'un moindre être; non pas une chose, mais l'absence d'une chose. Seulement l'illustre philosophe tire, selon les données de sa propre métaphysique, des conséquences qui paraissent détournées. « L'individualité finie est la source du mal, dit-il, elle est le mal même quand on l'isole de la loi première. Les philoso-