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ET DANS LE TEMPS. 465 III. SUITE DU CHAPITRE PRÉCÉDENT. Il ne faut pas croire que l'homme ne manifeste de pareilles dispositions que dans l'âge mûr, et lorsque les différentes cir- constances offertes par la société auront déjà pu modifier sa nature. Ces dispositions sont tellement inhérentes à l'homme qu'elles ont passé jusque dans sa constitution ; la phy- siologie nous les montre tout aussi visibles dans l'enfant. N'est-il pas effrayant d'entendre dire à celte science , que plus l'homme a de force et de vie, plus il est porté à mal faire, et que dès l'enfance il préfère le mal au bien (1). N'est-ce pas ce malheureux étal de l'homme qui arrachât ce cri de Platon, dans un mouvement de génie et de tris- tesse sublime : « Eh ! ne suis-je donc que le débris de moi- (i) « L'enfant, a dit un grand physiologiste de nos jours, préfère le mal au bien parce qu'il satisfait davantage sa vanité. C'est pour cela qu'on le voit si souvent se complaire à briser les objets inanimés ; il y trouve la double jouissance de voir céder une résistance, et d'exciter le courroux des personnes raisonnables ; ce qui lui semble une victoire dont il jouit déli- cieusement après s'être soustrait par la fuite au châtiment mérité. C'est d'après le même principe d'action, qu'il se délecte dans la torture des ani- maux ; il savourerait avec le même délice celle des individus de son es- pèce, s'il n'était retenu par la crainte. La compassion le retient bien en- core quelquefois, il exercera bien ses facultés dominantes pour protéger un enfant plus faible que lui, mais qu'il tourmentera l'instant d'après. Je sais que tous les impubères n'ont pas le même cachet de dépravation ; mais la grande majorité est telle que je viens de la dépeindre, et plus les jeuneg garçons sont vigoureux , et sentent vivement le besoin de dépenser leurs forces, plus ils sont portés à mal faire. » BROUSSET, De l'Irritation et de la Folie, page ror. 30