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464 1)0 BIEN DANS L'ABSOLU de l'homme, celle à laquelle le corps a été donné pour l'usage du temps. Pourquoi, par un bouleversement effrayant, est-ce le corps qui soumet l'ameà la tyrannie de ses cupidités, qui l'emploie même à son usage, à ce point qu'il semble prendre plaisir à la compromettre dans ses tendances'et^à la dégrader dans sa nature pour se la mieux sacrifier! Et n'en est-il pas de même de l'intelligence par rapport à la rai- son? d'où résulte parmi nous tant de sophisme et si peu de sa- gesse.Il est évident que,dans cette situation, la fonction acces- soire se subordonne la fonction essentielle; que l'être fait pour la mort a l'empire sur l'être fait pour la vie , et qu'il le rend incapable de s'élever à ses fins. Ne souffrons-nous pas à toute heure les effets de cette déplorable position. Prenons l'homme intérieurement; le juste étant d'un inté- rêt tout à la fois temporel et éternel, et l'utile n'étant que d'un intérêt temporel, si les fonctions de la nature humaine s'exécutaient dans leur ordre normal, les lois de la vie de jus- tice et d'amour qui le coordonnent par rapport à ses sem- blables et à Dieu, ne l'emporteraient-elles pas dans ses dé- terminations sur les lois de l'intérêt et de l'amour-propre qui ne le coordonnent que par rapport au momentané, et, lui enlevant l'occasion de produire des actes méritoires, le laisse dénué de toute richesse absolue! Si le cœur de l'homme était dans son état normal, ne senlirail-ii pas que le lien de charité qui le rattache à la société des esprits et doit le fixer pour toujours dans le sein de la substance éter- nelle, l'emporte sur le lien de l'intérêt, qui, le confinant dans lui-même , le sépare de toute communion avec les êtres et ne peut que le fixer dans le triste impasse du temps.