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ET DANS LE TEMPS. 463
Ainsi, quatre phénomènes assez surprenants se manifestent
continuellement en l'homme :
Premièrement, le besoin de la vérité et l'impossibilité de
parvenir à la toute science. Ce qui prouve toutefois deux
choses : 1° que l'homme est fait pour la posséder, 2° qu'il
ne le peut pas actuellement ;
Secondement, le désir de faire le bien et l'impossibilité de
parvenir à la pure vertu. Ce qui, toutefois, prouve deux cho-
ses aussi : 1° que l'homme est fait pour accomplir le bien ,
et 2°, qu'il ne le peut pas actuellement.
Troisièmement, l'amour du beau, du bien et du vrai avec
le mouvement nécessaire par lequel il s'y porte, et l'impossibi-
lité de s'y attacher complètement. Ce qui prouve encore n é -
cessairement deux choses : 1° que l'homme est fait pour aimer
exclusivement le bien, et 2° qu'actuellement il ne le peut
pas.
Quatrièmement, la soif irrésistible du bonheur, et l'im-
possibilité continuelle de se le procurer, car l'homme est aussi
incapable de ne pas chercher le bonheur qu'il est incapable
de l'obtenir. Ce qui prouve aussi nécessairement deux choses:
1° que l'homme est fait pour le bonheur, et 2° qu'il ne peut
le posséder.
Enfin, une dernière observation , c'est qu'en tout être
les fonctions les plus importantes pour la vie sont les plus
énergiques, et qu'elles entraînent nécessairement avec elles
les fonctions secondaires, qui n'ont d'autre but que d'aider
et d'entretenir les fonctions premières. Or , dans l'homme,
ce sont les fonctions inférieures qui ont surmonté les fonctions
essentielles ; au point de renverser la direction primitive en
étouffant les fonctions finales sous les mouvements désor-
donnés des fonctions accessoires.
Prenons l'homme extérieurement : l'ame n'est-elle pas la
créature spirituelle et libre, la partie supérieure et immortelle