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444          DE QUELQUES TRAVAUX LITTÉRAIRES

de Lyon, nous passons à une œuvre d'un genre tout diffé-
rent.
   M. Ant. Fleury, que nous soupçonnons fort de cacher un
pseudonyme, a publié un élégant volume d'Eludés sur le génie
des peintres italiens. Que n'a-t-on pas écrit sur l'Italie, sur
ses monuments, sur ses musiciens, sur ses peintres, ses archi-
tectes, ses littératures, ses villes et son beau ciel ? Pourtant,
la question reste éternellement neuve et éternellement varia-
bla, suivant le caractère et les goûts de ceux qui entrepren-
nent d'en parler.
   Il n'y a pas si longtemps que M. Viardot imprimait un
volume sur les Musées d'Italie, mais les Musées ce n'est pas
toute la peinture de ce pays privilégié : il s'en faut de beau-
coup. Quand on aura étudié pour la millième fois les gale-
ries officielles, les Ufjizj, les Pinacoteche, etc., les collec-
tions des riches particuliers, il restera les Eglises et les cou-
vents. Qui donc s'est avisé de s'écarter des grands che-
mins ouverts à la foule et aux touristes, pour suivre
patiemment les Eglises et les peintures, les fresques éparses
dans les monastères , merveilles quelquefois admirables,
presque toujours curieuses, qui ne peuvent bouger de place,
 qui ont été mises là par la main de quelque pieux cénobite,
pour l'ornement d'une chapelle, d'une cellule, d'un corri-
dor même ? C'est ainsi que le couvent de Saint-Marc, à Flo-
rence, possède de précieuses fresques de Frate Angelico da
Fiesole, qui prodiguait sans ambition et sans bruit les
richesses de son doux et pieux génie. Le dessin ne sera pas
savant, pas étudié, si l'on veut; mais quel attrait céleste,
quelle sévérité, quel charme rêveur dans ces têtes de saintes,
dans ces visages de bienheureux ! Les voyageurs qui ont
écrit sur Pise. n'ont eu garde d'oublier l'enfer de l'Orgagna,
au Campo-Sjnto ; mais ils ont passé sous silence une grande
fresque du même artiste, un paradis et un enfer qu'il peignit,