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A LYON. 445 avec son frère André, dans une chapelle de Santa-Maria- Novella, à Florence. Ce chef-d'œuvre est pourtant bien autre chose que le travail du Campo-Santo. Qui donc a jamais parlé convenablement d'une superbe fresque de Ghirlandojo, représentant saint Jérôme, à l'église de San-Spirito, de Flo- rence? Le Ghirlandojo est resserré dans les dimensions d'un tableau ordinaire , mais l'Orgagna s'est emparé de deux hautes et larges murailles. M. Rio , et après lui M. le comte de Montalembert, ont si- gnalé ce mépris de la peinture religieuse; cet injuste oubli d'une époque toute spéciale qu'on ne retrouve ni dans le Pérugin , ni dans Andréa del Sarto, ni dans Raphaël, si grands, si di- vins qu'ils puissent être ; mais l'Art chrétien de M. Rio et le petit volume de M. de Montalembert, ne peuvent être consi- dérés que comme d'éloquentes protestations; évidemment il faut un artiste chrétien, intelligent et patient, qui aille re- cueillir et apprécier en détail ces œuvres jusqu'ici trop ou- bliées. Quel beau livre un homme religieux et intelligent rap- porterait d'une pareille étude ! M. Antoine Fleury n'était pas amené sur ce terrain , et son travail est plutôt un travail d'esthétique, de synthèse, que de détails et d'appréciations successives. 11 a voulu juger les gran- des écoles italiennes, en rattachant cet examen à celui du climat et du caractère des provinces. Ce coup-d'œil rapide exige un esprit pénétrant et compréhensif ; l'auteur de ces Etudes montre certainement qu'il ne s'est point abusé sur ses forces, en prenant la question à un point de vue si large. Nous lui reprocherons seulement de s'être laissé aller, vers le mi- lieu de son livre, au plaisir des développements historiques, ce qui nous tient trop long-temps loin des peintres et de leurs œuvres. Sauf avis meilleur , il nous semble que c'est un défaut dans un ouvrage si contenu et si sobre d'ailleurs. Mais M. Antoine Fleury est bien excusable peut-être d'à -